La Revue du Cinema (1947)

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son caleçon, et l'un d'eux en avale son foulard lorsque Ciro « se fait sonner >). L'ironie presque constante qui consiste à montrer ces enfants grisés de sentiments cornéliens ou jouant les caids, par ex'mple lorsque Ciro parle des femmes, annonce qu'il va défendre la patrie ou qu'il a rompu avec le passé, cette ironie, Castellani n'avait pas à l'introduire dans son récit : il n'avait qu'à fîlmor sur le vif les réflexes de ses héros. C'est ce naturel qui donne son j)rix à cette idylle de palier avec la gentille Iris et cette griserie de l'enfant cajolé par une grosse putain : les essais malhabiles d'aimer comme dans les journaux, les gauches embrassades devant une barricade ou au bord de la rampe, le sérieux avec lequel ils prennent une histoire de lettres (le rendez-vous dans l'église, la terrasse où Iris fait répéter à sa rivale : « Je suis une salope », etc.) Tout cela semble mince sur le papier, ramené à la p-ychologie de l'âge ingrat et grâce à leur ardeur, j'y trouve quelque chose de délicieusement convaincant. Un des meilleurs passages est celui des enfants en guerre, se faisant passer pour des Anglais évadés afin d'apitoyer une f -rmière, emmenés par les Allemands et enfermés dans les cabinets d'où un bombardement les délivrera. Castellani y montre un sens du rythme (parexemple la chanson dans le train), un talent de conteur (les voilà démasques comme '< romani », les voilà aux prises avec un capitaine allemand à qui on fait la barbe, etc.) et des (jualités poétiques dans d'admirables paysages, après justement cette scène des cabinets (authentique bien entendu) où il s'amuse à faire une charge du néo-réalisme. 71