La Revue du Cinema (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Son style vaut surtout par la vivacité (avec quel brio il emporte chaque anecdote !) et sa véracité. Il n'est pas douteux que l'absence d'acteurs et de studio y soit pour quelque chose. Le fait que les trams y soient de vrais trams en service, les rues de vraies rues du quartier décrit avec sa foule quotidienne est renforcé par le fait que les détails y sont le plus souvent tirés de la vie même. Ainsi le mot du patron de cabaret à la danseuse : ;< Oai tu es belle, mais tu as les pieds sale;. » Castellani l'entendit énoncer par un patron de cabaret — qu'il engagea alors pour tenir le même rôle dans le Libertv-Bar de son fîlm. J'ai entendu à Venise reprocher à Castellani d'^ manquer de sensibilité. Sous le soleil de Rome est cependant le plus sensible des film; italiens présentés à ce Festival (auprès de Sans pitié, Années difficiles et La Terra trembla). Je m'é:onne qu'on l'oppose sur ce chapitre à de Sica, et c'est dans Choucha me semble-t-il qu'on peut voir plutôt certaine froideur due à ses qualités de stylisation. On ne saurait non plus parler d'amertume, auprès des œuvres de Lattuada et de Visconti. Parmi les adolescents qui nous sont présentés, il en est un qui est plus rêveur, plus poète que les autres : c'est G.^ppa. Comme j'en parlais à Castellani, il me dit que c'était pour lui une incarnation de Peter Pan. Alors que tous ses camarades sont déjà des hommes (ils font tout pour se vieillir), Geppa reste l'enfant, et le sera encore longtemps. Il ne s'adaptera jamais. La vie le fera sox:ffrir sans lui ôter ses illusions. Si j'anticipe, si je déborde du cadre du film en parlant de l'avenir d'un de ses personnages, c'est que j'ai suffisamment « participé » à la vie qui nous est proposée pour croire en ses héros comme si je les avais connus vra'ment. Je n'ai peut-être pas assez insisté sur la drô'erie de maints passages. Parmi la quarantaine de films projetés à l'Exposition d'art cinématographique, c'était sans conteste le plus divertissant. Jean Desternes. John Huston et l'intimisme de l'aventure LE TRÉSOR DE LA SIERRA MADRE, film écrit et réalisé par John Huston, d'après le roman de Bernard Traven. Photographie : Ted Mac CorJ. Décors : Fred M. Mac Lear. Musique : Max Steiner. Interprètes : Humphrey Bogart, Walter Huston. Tim Holt, Bruce Bennett, etc. {Prod. : Warner Bros. Hollywood, 1947). Avant de parler du lingot lui-même, il serait bon de dire un mot du romancier qui l'a forr.ii et du metteur en scène qui l'a r iffi é. Bernard Traven est une des personnalités les plus énigmatiques qui aient défrayé les chroniques en Amérique. On s'est passionné, de l'Alaska à la Terre de Feu, pour ce mystérieux écrivain dont on ne connaissait ni l'âge, ni la nationalité, ni l'aspect phy.-ique. Rien, — que ses livres. Manfred George, directeur de VAufbau, revue allémande de New-York, dévoilait il y a un ou deux ans, que le pseudonyme de Traven venait d'une signature mal lue : Traum (rêv^e) qui serait l'anagramme de Marut ou Maurhut, révolutionnaire allemand arrêté en mai 1919, à l'échec de la Répub'ique bavaroise. On le localisait très vaguement : quelque part dans la jungle. Traven accepta par lettre la mise à l'écran de son roman, exigeant seulement qu'un « ami » veille au scénario. Cet ami fit preuve d'une telle intellig'^nce de l'œuvre que John Huston lui demanda à brûle-pourpoint s'il n'était pas l'auteur lui-même. Le lendemain, le mystérieux émissaiVe avait disparu. Peut-être a-t-on depuis d'autres indications. Je reste quant à moi sur cette 72