La Revue du Cinema (1947)

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Claide Autant-Lara : costumes pour Douce (i 943). A gauche : Douce; (Odette Joyeux) ; à droite : Fabiev (Roger Pigant). Un personnage que nous n'avons encore jamais vu ouvre une porte et entre dans une pièce. C'est dans la mesure où, avant qu'il ait prononcé une parole, sa vêture nous renseigne sur son état et sur son caractère que nous pouvons dire que ce costume est un bon costume. Plus que le paysage, le vêtement est un état d'âme; par lui, chacun de nous trahit tout ou partie de sa personnalité, de ses habitudes, de ses goûts, de ses conceptions, de ses dispositions du moment, de ce qu'il vient de faire, de ce qu'il se prépare à faire, c'est pourquoi le costume de cinéma doit être avant tout une indication p$ychologiqiie. Si ce personnage qui vient d'entrer dans cette pièce en sort sans avoir rien dit et que nous n'avons rien appris sur lui, le costume est raté et son auteur a mal fait son métier. Il ne s'agit pas, en effet, de faire un costume joli ou laid mais d'habiller une personnalité. A de rares exceptions près, le côté plastique du costume ne m'intéresse pas, mais bien son côté psychologique. Dans la masse complexe du film, il doit être un élément dramatique et c'est en cela qu'il a une part prépondérante. Il 3 a une authenticité dans un personnage, un rôle, une action qu'il importe avant tout de préserver; un costume manqué, un détail oublié, et le caractère reste dans la fiction, la scène sonne faux, l'édifice dramatique s'effondre. Le spectateur ne sait pas toujours pourquoi — et surtout il n'a pas à se préoccuper de savoir pourquoi — mais il ne s'y trompe pas : il cesse de s'intéresser à l'action, il ne comprend plus, il ne voit plus 65 5