La Revue du Cinema (1947)

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La silhouette fantastique du D'^ Caligari, en pèlerine et coiffé d'un haut de forme étiré, telle que la dessina Walter Reimann (191 9). VUS chargés du soin de composer des décors. Tel fut le cas d'Ernô Metzner (i) qui, de 1920 à 1922, habilla entre autres films Fiesko de Paul Leni et La Tragédie de l'amour de Joe May et, aussi, La Femme du Pharaon. Mais pour ce dernier film, de Lubitsch, comme pour les Figures de cire, de Paul Leni, nous savons que c'est Stern qui a fait les décors et il est certain que les costumes sont le résultat de la collaboration de ces deux peintres-décorateurs, sans parler de l'intervention d'un créateur comme Leni qui mettait la main à tout et travaillait passionnément, pour commencer, au scénario de ses films avec les auteurs. Ainsi, pour la composition des cos ■■BIP tûmes de la plupart des films allemands, il faut tenir compte de la participation du metteur en scène qui, à cette époque, était souvent venu de la peinture au cinéma ou, tel Murnau, de l'histoire de l'art. En outre, on a parfois quelque peine à deviner la personnalité du dessinateur qui se cache derrière son œuvre, même si son nom est cité au générique. Oui sait aujourd'hui, par exemple, que les costumes stylisés des Nihelungen sont l'œuvre de Paul Gerd Guderian, alors qu'on a retenu les noms des architectes Hunte et Kettelhut et de l'opérateur Cari Hoffmann? C'est à Walter Reimann que l'on doit la création des costumes du Cabinet du Docteur Caligari, bien que leur parfaite harmonie de forme avec le décor soit le fruit d'une étroite collaboration entre ce peintre et les architectes Herman Warm et Walter Roehrig(2). Ici, en effet, les costumes semblent naître des arabesques, des courbes inattendues, des pentes et angles brusques du décor et, selon les lois de l'Expressionnisme, leurs lignes raides, brisées ou onduleuses, correspondent exactement à l'état d'âme et à la démarche intérieure des personnages qui les portent. Ici, les vêtements sont stylisés de façon à transformer les acteurs dont les mou\'cments, malgré leur volonté d'abstraction, pourraient trahir quelquefois la réalité naturelle à travers l'enveloppe hoffmannesque. Ici, le costume est nettement symbolique : le Radmantel du Docteur Caligari n'est plus seulement l'emblème classique du gymnasialprof essor (3) (1) C'est à Metzner que Pabst devait, dix ans plus tard, demander de construire les énormes décors et machineries de Kanicradschalt (l.a Tragédie de la mine). (2) On retrouve le nom de Herman Warm au titre de décorateur de L'Etudiant de Prague et c'est Walter Rolirig qui signe, avec Robert Herlth, les maquettes de Tartuffe (1925) et de Faust (1926). (3) Le professeur Unrat de L'Ange bleu portera également, comme une sorte d'attribut invariable, cet ample manteau à pèlerine. 75