La Revue du Cinema (1947)

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Dci, Vestiges de l'accoutrement de Caligari (houppelande et haut de forme) donnent une allure bizarre au modeste apothicaire des Trois lumières (1921) quand il cueille des plantes médicinales sous la lune. et la marque d'une dignité hiérarchique; sur les épaules de Werner Krauss, il donne à l'acteur un aspect démoniaque de la même façon que le vaste manteau de Mephisto dans le Faust de Murnau prendra la forme d'un nuage couvrant la terre de ses plis menaçants, puis d'ailes immenses pour emmener le jeune Faust vers les mille plaisirs de la cour. On remarque aussi dans le film de Robert Wiene l'uniformité caractéristique des costumes sans époque définie pour tous les personnages : pèlerines ou redingotes à l'air suranné (altfrankisch) , vêtements de coupe vague et un peu flottants qui rappellent la mode de la fin de l'autre siècle; enfin des robes de songe, sans réalité, souvenirs d'autres temps, imprégnés de fantastique de l'histoire jusque dans les voiles blancs de l'héroïne, sorte d'Ophélie sauvée des brumes d'un cauchemar. Cette stylisation expressionniste du costume sans époque précise ou, à dessein, étrangement démodé est notoire également dans d'autres films allemands. On en retrouve même encore une trace dans le chapeau melon désuet, le col haut et le vieil habit un peu étroit aux épaules tombantes de Fritz Rasp dans Emile et les détectives : au milieu d'enfants et de gens ^•êtus normalement, le voleur a un peu l'air, ainsi, d'un personnage encore plus louche, celui de Mackie Messer de L'Opéra de quai' sous. N'est-ce pas l'héritage du romantisme allemand, intarissable source de mystère, de fantastique et de songes épouvantables, qui a chargé tant de films de souvenirs confus de l'époque « Biedermeier «; — période de confort bourgeois qui, de 1816 à 1848, correspond à la Restauration et au conservatisme louisjîhilippard, de même que le fantoche composite de Biedermeier tel qu'on le 76