La Revue du Cinema (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Figures de cire (1924). Devenu metteur en scène, Paul Lexi fait de Harotmal-Raschid ( Emil Jannings) un personnage de foire, grossissant pour l'écran les détails somptueusement clinquants de sa mise. nages. Dans une architecture gonflée comme la pâte que pétrit le boulanger Assad (Wilhelm Dieterle) , la forme de Haroun-al-Raschid devient une énorme boursouflure. Sous le lourd turban enroulé autour d'un fez bizarrement pointu, son visage s'étale comme un masque de jeu de massacre; et l'acteur devient un mannequin sans personnalité, en dépit cles farces d'Emil Jannings qui l'incarne. Cette stylisation expressionniste est encore plus remarquable quand on voit, pris en plongée, les courtisans du calife disposés autour d'un immense échiquier. Leurs fez enturbannés prennent aussitôt l'aspect de coupoles encadrant une cour pavée de dalles noires et blanches. En revanche, la robe ample du tzar Ivan-le-Terrible (Conrad A'eidt) se fond d'une manière quasi-impressionniste avec des décors sombres et vagues d'où, de temps en temps, ressortent soudain une porte ornementée de style byzantin ou un lit menaçant comme une carcasse de crustacé gigantesque. Enfin, pour le dernier épisode, dans une architecture presqu'inexistante, formée d'angles étirés puis brusquement interrompus et dont les surfaces incertaines sont comme déchirées par des surimpressions de roues et de carrousels de LunaPark, le costume de Jack l'Éventreur (Werner Krauss) est d'une élégance louche et minable. Il flotte dans l'espace et l'on n'en voit que les contours, fantôme sans ossature qui apporte avec lui une vision de cauchemar. Quand le cinéma sonore fait naître le film d'opérette, toutes les notions artistiques précédemment acquises sont oubliées. Avec Rhapsodie hongroise et la série des films musicaux de l'Ufa, on revient au costume naturaliste, au travesti de bal costumé et, sans renoncer aux éclairages savants, on néglige la composition de l'image pour faire de la mise en scène d'opéra-comique ou, pire encore, de grande revue de nmsic-hall (Atistattungssiiick) où le costume est exécuté pour l'effet dans un luxe de détails faussement authentiques. Les toilettes sont agréables à regarder dans Le Congrès s'amuse sous une lumière qui rendait vaporeuses les robes de Lilian Harvey, mais rien n'entraîne plus le spectateur dans le rêve et les personnages restent des acteurs sans mystère qui, proniptement, dans leur loge, vont ensuite se dépouiller de leur déguisement d'apparat. Le film commercial qui avait jusqu'alors participé au perfectionnement du film artistique et, en contre-partie, lui avait emprunté ses effets de 84