La Revue du Cinema (1947)

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compréhensible est la considération de son entourage pour l'uniforme qui fait du pauvre bougre une sorte de dieu dans son petit monde d'arrière-cour, où oti l'attend pour le saluer avec respect et se réchauffer au rayonnement de sa splendeur ! Ses voisins ne lui pardonneront jamais de devoir reprendre des effets civils aussi ternes que les leurs. Là, le costume possédait en propre une vie telle qu'il avait l'air de marcher tout seul, — • la lourde houppelande tombant jusqu'à terre et dissimulant les jambes et même les pieds du bonhomme qui semblait rouler parmi les passants comme une énorme toupie. L'outrance même du costume exhalait l'abstraction du personnage interprété par Emil Jannings. Le film parlant allemand ressemble à ce « dernier des hommes » à qui l'on a ôté son habit superbe. Sauf pour quelques rares exceptions, le cinéma allemand perdit, en supprimant la primauté de la qualité visuelle, la puissance d'évocation qui agissait sur le spectateur par l'union des éléments personnages, costumes, décors, éclairages, angles de prise de vue harmonisés pour former une œuvre d'art. Cette décadence est-elle due à la facilité de substituer la parole aux possibilités multiples de l'image? ou bien au départ des grands réalisateurs, d'abord appelés par Hollywood puis quittant une Allemagne devenue hitlérienne? ou encore parce que, se préparant à entreprendre des conquêtes réelles dans toute l'Europe, les Allemands avaient renoncé volontairement à s'aventurer dans le domaine du rêve? Dans leur monde travesti par les chemises brunes, le costume avait pris une autre signification... Lotte H. Eisxer. Le Dernier des hommes rf? F. \V. Murnau (Uja, 1924J. La ■ livrée du portier de grand hôtel est au centre de l'intérêt dramatique de la même façon qu'elle apparaît au centre de ce plan, où l'éclairage semble émaner de sa splendeur. Les passants en manteaux ternes et la masse sombre des maisons accentuent encore l'importance ' de ce travesti social. 86