La Revue du Cinema (1947)

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Avec le Rubens de Paul Haesaerts et Henri Storck, l'historien et critique d'art renouvelle ses nie'thodes d'analyse et enrichit merveilleusement ses démonstrations grâce au cinéma. Sur l'écran, les auteurs semblent refaire l'œuvre du peintre, nous l'imposant avec lyrisme tout en s'attachant à nous l'expliquer, parfois au moyen de graphiques. artistes vivants, ils restent encore dans les traditions cinématographiques antérieures. On peut les considérer comme une combinaison de l'actualité filmée avec certaines conceptions littéraires de la critique par la biographie et le milieu. Au contraire, la surprise et l'enthousiasme suscités par l'apparition des films d'Emmer et Gras sur la peinture viennent de leur nouveauté radicale par rapport à l'usage qu'on avait pu faire antérieurement du cinéma. On découvrait une appréhension critique de la peinture spécifiquement cinématographique. Une synthèse des deux matières esthétiques : picturale et cinématographique. En un certain sens, on peut même dire qu'il ne s'agit plus de peinture mais de cinéma puisque l'œuvre initiale est décomposée et recomposée par la caméra. Il n'entre pas dans mon propos de chercher si Emmer est bien le créateur du genre. Il est possible que des essais de même nature lui soient antérieurs (en particulier un Rubens en couleurs de René Huvghe). La question n'a pas grande importance car il est incontestable que c'est par leurs travaux que Luciano Emmer et Enrico Gras ont tiré le parti le plus brillant et le plus convaincant de la méthode (i). Celle-ci consiste essentiellement, d'une part, à développer l'espace pictural dans le temps, de l'autre à traiter cet espace comme indéfini, A la vérité, c'est ce dernier point qui importe surtout car c'est lui qui donne au temps son sens. Le procédé est fondé sur l'opposition entre la métaphysique du cadre et celle de l'écran. Le cadre du tableau (ou même tout simplement le cadre virtuel déterminé par les bords (i) Voir dans La Revue du Cinéma, n" i, octobre 1946, l'étude des films d'Emmer et G as par Jean George Auriol dans Les origines de la mise en scène. 115