La Revue du Cinema (1947)

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sans trouver le moyen de passer à travers la toile. Dans Guerriers, Emmer avait mélangé divers tableaux avec une remarquable habileté, mais sa justification était mince parce qu'elle prétendait rester intérieure à la peinture alors qu'il ne s'agissait en réalité que d'une anecdote. Ici c'est le portrait du peintre qu'on demande à la peinture de nous révéler. Si l'on sollicite l'œuvre de Van Gogh, c'est du moins sans équivoque sur la fidélité à l'intention du tableau. C'est pourquoi nous n'éprouvons aucune gêne à nous laisser aller à notre émotion dans les séquences pathétiques de la folie, de l'asile de Saint-Rémy et de la sortie de l'asile, avec le très beau travelling sous les arcades jusqu'à la porte et l'éclatement des amandiers en fleurs. Resnais a d'ailleurs admirablement su sauvegarder dans cette biographie reconstituée le maximum d'éléments spécifiquement picturaux. Chaque partie, indépendamment de sa ligne dramatique, reste attachée à un thème; celui des masures campagnardes, des clochers, du Moulin de la Galette... Et faut-il parler d'anecdote, de drame de peinture ou tout simplement de poésie quand le grand départ de Van Gogh pour la Provence nous est signifié par le gros plan des fameux godillots éculés ? C'est qu'en dépit de toute la métaphysique qu'il peut être agréable ou même utile de faire sur une technique, l'essentiel et l'irremplaçable sont encore au delà. Je m'excuse d'y venir Un des meilleurs travellings réalise's par Alain Resnais dans Van Gogh. La caméra se meut exactement dans l'univers du peintre. A la première image, on voit l'ensemble du tableau. A la seconde, on s'est rapproché de la porte. Puis, dans le même mouvement, sans transition, on pénètre à l'intérieur du café : troisième image, qui est celle d'un autre tableau. La caméra continue d'avancer pour s'arrêter devant une table ( quatrième image).