La Revue du Cinema (1947)

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GEORGE FREEDLAND Telecmema Essai sur la syntaxe de la télévision Reprenons notre soi ffle et examinons la vertigineuse évolution du spectacle depuis un siècle de civilisation mécanique et électrique ! D'abord, on est arrivé à immobiliser des scènes de la vie quotidienne, à les transposer sur des feuilles de papier — en perdant temporairement la couleur — et l'on a enseigné ce procédé à des millions d'êtres humains. (Bien avant Daguerre, pourtant, on avait pris l'habitude de fixer des images sur des sufaces, mais ces images étaient interprétées selon l'individualité de l 'artiste-peintre. Il y a eu, depuis Daguerre, quelques artistes-photographes. Après la reproduction de la vie en images fixes, on a fait un autre progrès : on a animé les images qui sont devenues le Cinématographe, puis le cinéma, — industrie internationale. Et c'est alors que les difficultés ont commencé. Des théoriciens se sont précipités sur cette invention innocente, destinée à mettre des images mobiles en conserve, se sont mis à créer des règles et des dogmes, ont fondé des clubs et des revues et ont commencé à parler de styles et d'écoles — tout à fait comme s'il s'agissait d'un art. Et, en effet, c'est bien un nouvel art qui était né, — pour la première fois depuis des siècles de progrès mécanique. La faculté de jongler librement avec des images mobiles, sans limite de temps et d'espace, équivalait effectivement à l'invention d'une nouvelle forme d'expression — et d'interprétation — de l'esprit humain. Entre temps, un poète avait trouvé le moyen de graver les sons sur cire, musique et paroles, et sous le nom de phonographe une autre industrie était née. Aussi bien le progrès ne s'arrête pas là. La musique et les paroles, dormant paisiblement en conserve phonographique, se sont libérées et se sont faites envoyer à domicile sous le nom de Radio, nous fournissant le plus souvent contre notre volonté, par un procédé mécanique, un fiot continu d'impressions sonores. Quand finalement les sons (en conserve) ont réussi à faire une alliance technique avec les images mobiles (en conserve), notre civilisation s'est trouvée enrichie du Cinéma parlant. Théoriciens et artistes-créateurs de films ont découvert aussitôt de nouveaux problèmes et de nouvelles solutions, désirant, avec juste raison, sauver l'art du cinéma, car le dernier-né a failli périr par abus d'une facilité mécanique supplémentaire. Les bénéficiaires de l'industrie du film étaient prêts, en effet, à exploiter un malentendu facile et à profiter de l'union du son (en boîtes) et de l'image mobile (en boîte également) pour mettre en conserve d'autres formes d'art éprouvées et très appréciées du public comme le théâtre et l'opéra. Aussi les artistes-cinéastes et les théoriciens ont-ils dû faire maintes fois preuve d'héroïsme, au cours d'une guerre patiente, pour sauver l'indépendance artistique du cinéma et lui conserver son langage propre. A présent le cycle se répète : l'image sonore (ou le ?on imagé), restée art tout 121