La Revue du Cinema (1948)

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ha logique de l'absurde HELLZAPOPIN. Réalisation de H. C. PoTTER. Scénario de Nat Perrin et Warren Wilson. Photographie : Woody Bredell. (Prod. : Universal, Hollywood, 1941.) Tout d'abord, il ne s'agit pas à proprement parler d'un film. Hellzapopin était une revue, qui prit Broadway par surprise, un jour de septembre 1938. Cette revue, dont les meneurs de jeu, les « compères » Ole Olsen et Chick Johnson connurent, une soudaine célébrité, était basée sur un principe bien différent de tous les spectacles de music-hall, américains ou autres : la participation active de la salle et des spectateurs. Ceux-ci étaient non seulement amusés et bousculés par la cascade des numéros loufoques qui se succédaient à un rythme endiablé sur la scène, mais ils étaient complices, puis victimes des tours qu'on leur jouait. Ainsi, entre deux numéros, — ou au milieu d'un numéro conventionnel, traité sur le mode caricatural, — l'on voyait Olsen venir proclamer les résultats d'une loterie nullement prévue, et dont les prix, que l'on distribuait immédiatement et comme par hasard aux spectateurs les plus dignes ou les plus respectables de l'orchestre, consistaient en un énorme bloc de glace, en une paire d'oies vivantes, ou en tout autre objet aussi agréable à avoir en main, et que les malheureux gagnants devaient conserver sur les genoux jusqu'à la fin du spectacle ou essayer d'offrir à leur tour à leurs voisins. Aussitôt après, des danseuses attaquaient la « conga » (la nouvelle danse qu'on lançait alors à New-York), mais pas sur la scène, dans la salle, en entraînant comme partenaires-danseurs improvisés d'autres spectateurs, — de préférence les plus âgés ou les plus sévères, — qui devaient ainsi, au milieu d'un essaim de joHes filles, faire les pitres sur la scène. D'autres soi'S, les très dignes placeurs, piquaient des crises d'hystérie et menaçaient leurs clients en braquant des pistolets... à eau, ou contraignaient les titulaires de billets de loges ou des i^' et 2^ balcons à gagner leurs places en gravissant d'impressionnantes échelles de pompier dressées en toute hâte au milieu de la salle. Ceci, plus quelques farces anodines de l'ordre de souffleries d'air dissimulées dans les couloirs et qui soulevaient brusquement les jupes des spectatrices entrant dans la salle, d'une pluie de cachets d'aspirine pour « calmer les esprits », ou même d'un lâcher d'animaux variés, donne une vague idée de r « esprit » de la revue Hellzapopin, dont le côté collégien ne surprendra que ceux qui se font des Américains moyens une image faussée par leur calme apparence. Car le spectateur américain était ravi de voir malmener dans la salle ses voisins les plus graves et, sur scène, ses principes les plus sacrés. La revue connut un succès incroyable qui lui fît tenir l'affiche plus de quatre ans, et qui semblait devoir inaugurer à la scène (ou, plus exactement, dans les salles de spectacles) un style nouveau d'humour noir, satanique, diabolique autant que son titre puisse l'indiquer; car ce mot barbare, Hellzapopin! ne peut guère être — s'il doit signifier quelque chose — que la contraction argotique, slang, de l'expression : Hell is popping (ou Hell's poppin' comme le voudrait la prononciation vulgaire d'Outre-Atlantique), soit : l'Enfer éclate. Or Hollywood veillait, Hollywood qui se croit tenu d'annexer automatiquement toutes les réussites — surtout exceptionnelles — et que l'on a vu, la même année 40, faire venir de New York aussi bien Orson Welles et son Mercury Théâtre, qu'Olsen et Johnson avec leurs gagmen et les comparses de leur spectacle, avant même que de savoir si l'adaptation à l'écran de ce spectacle serait chose aisée ou simplement possible. Mais, autant les pouvoirs et les crédits confiés à Orson Welles après les tergiversations que l'on sait, ont pu être absolus, autant l'éejuipe de Hellzapopin 60