La Revue du Cinema (1948)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

absurdum. Car dans toutes ces séquences capricieuses qui s'emmêlent, se détachent, disparaissent au profit d'une inutile parenthèse, dans chacune d'elle comme dans la pelote touffue de leur ensemble, se déroule la logique la plus implacable, le raisonnement le plus serré de « cause à effet » qui puisse se produire dans un esprit « libéré » (pour ne pas dire grossièrement « fou ») . Constriiites comme avec des rouages de chronomètre, les scènes se déroulent inévitables, suivant toutes les données de la logique rationrelle. On dépouille, au cours d'une chaude dispute, Mischa Auer de sa chemise et de son pantalon : il reste, au milieu du salon en maillot et en caleçon, aspect d'un champion de course à pied. Il est DONC un coureur et il « prend ses marques », et l'un des antagonistes de la seconde précédente lui colle un numéro (feuille arrachée du calendrier) sur le dos tandis que l'autre, sortant de sa poche un pistolet, donne le coup de feu du départ. Alors Mischa Auer fait un sprint de grande classe à travers corridors, chambres, perrons et jardins, et, rencontrant une piscine, y plonge et la traverse en flèche, en mouvement accéléré. On a longuement reproché à Hellzapopin un de ses caractères les plus distinctifs : et tous les critiques ont amèrement remarqué qu'Olsen et Johnson ne sont pas un nouveau tandem comique. Ils n'ont, au contraire, jamais voulu l'être, sinon leur gagmen les auraient typés, d'une façon ou d'une autre. Non, il n'y a point ici d'Abbott montreur de Costello, aucun contraste physiologique rappelant Laurel et Hardy, aucune recherche de personnage symbolique comparable à celui de Chaplin. Non, Olsen et Johnson, meneurs de jeu, traversent ce film comme vous ou moi. Tous les comparses qui les entourent s'y prêtent, tout comme le moindre spectateur, avec la meUleure volonté et, dans le cas de Mischa Auer, « le vrai-faux Prince russe blanc », de Martha Raye à l'appétit sexuel insatiable et de Hugh Herbert policiermage-inspecteur général à l'ahurissant talent de Frégoh, avec un métier consommé. Personne ne joue, car personne n'entend être enfermé dans l'écran. L'avenir d'une teUe expérience à Hollywood est nul, évidemment. Dès leur second film Crazy Home, on a isolé dans une seule séquence bien délimitée, pour mieux éviter les dégâts, une fantaisie qui se rapproche beaucoup plus de celle des clubs de loufoques que de la lave fondue à'Hellzapopin. Dans leur troisième film, rentrés dans la norme, Olsen et Johnson sont devenus sinistres. Une seule solution : celle qu'ils ont eux-mêmes appliquée à la dernière image A'Hellzapopin : cribler de balles le scénariste ofhciel, le transformer en passoire, et tourner le film qu'on les a empêchés de réaliser. Armand Panigel. Honorable et s ans -gêne, un Gilles " anglais : THE RAKE'S PROGRESS. Écrit et produit par Frank Launder et Sidney Gilliat, d'après le scénario de Val Valentine. Réalisation de Sidney Gilliat. Photo. : Wilkie Cooper. Musique : William Alyn (Prod. Individual Picture Eagle-Lion, Londres, 194^'). C'est sous son titre original qu'il nous faut parler de ce film anglais dont nous n'aimons pas l'étiquette française. L'honorable Monsieur Sans-Gêne... Le public s'attend à voir batifoler un bâtard du Maréchal Lefebvre, alors qu'il s'agit d'un descendant de ces libertins dont William Hogarth, après la Vie d'une courtisane, illustra l'existence dissolue en une série de planches intitulée The Rake's Progress (La carrière du débauché, 1735). 62