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etc.) et s 'animant pour évoquer la scène qui vous remplit encore d'une colère rétrospective.
Sans doute ne sufifît-il pas de savoir s'attendrir ou s'indigner pour donner une grande œuvre. Mais ici l'amertume et la cruauté ont à leur service un sens exact du cinéma pur. Je n'ai pas suffisamment insisté sur la puissance et sur l'efficacité du style cinégraphique dans ce film. Ainsi parfois un romancier arrive à conter simplement, en oubliant
^ que les mots servent aussi à / tresser des guirlandes. II va, conte , une histoire qui lui tient à cœur ;
*t et les mots semblent décapés de
leur croûte littéraire. Ainsi parfois
^ un film semble reprendre au départ le cinéma comme moyen d'expression. Ici les images perdent leur pellicule hollywoodienne de nacre artificielle. Le grain de la peau se retrouve, qu'on avait oublié sous les crèmes de Max Factor, et les lézardes d'un mur lépreux ne sont pas non plus maquillage.
K 1 )itte est un film iiiipar/ait et hniileversavt . teneire et cniel ». Ditte enjaiit de l'humanité
n'est pas seulement une œuvre de bonne volonté. Car, ayant mis l'accent sur sa sincérité, je ne voudrais pas que l'on croie que les réalisateurs se sont laissés aller à leur émotion, en suivant la pente de la plus facile; ou, comme dit André Gide, s'ils ont suivi leur pente, c'est en remontant. C'est aussi une œuvre forte, qui peut avoir, je crois, une certaine importance (et j'ai remarqué à Venise qu'elle remporta un plus grand succès auprès des cinéastes que des critiques mêmes).
Pour moi, Ditte est un film imparfait et bouleversant, tendre et cruel. Je vous souhaite de partager l'émotion que je lui dois et d'éprouver pour les réalisateurs la sympathie que je leur ai portée, sans parler de leur fils, à qui j'aurais décerné, pleines de berlingots, toutes les coupes de tous les festivals pour la meilleure « composition masculine ».
Je.vn Desthrnks.
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