La Revue du Cinema (1948)

Cette belle histoire du cinéma a paru en même temps que la Storia de Pasinetti. Vincent, lui, a adopté le classement méthodique, qui lui permet de grouper l'évolution du cinéma en des chapitres substantiels et panoramiques : I. Le Cinéma français, de Plateau à Méliès, en passant par Emile Cohl, Zecca, Grimoin-Sanson ; le Film d'Art, Max Linder, les esthéticiens, Louis Delluc, Abel Gance, L'Herbier, Epstein, Poirier, Baroncelli, Feyder; L'avant^arde, René Clair, La seconde pléiade : Duvivier, Renoir, Nouvelles équipes. C'est un ensemble de véritables monographies. IL Le Cinéma italien de Cabiria à Quo VadisP et de Les hommes, quels mufles! à Scipion l'Africain (hélas!). IIL Le Cinéma américain depuis sa naissance jusqu'à sa fondation de Hollywood, D. W. Griffith, T. H. Ince, Cécil B. De Mille, Mack Sennett, Charles Chaplin, Douglas Fairbanks, Keaton et Harold Lloyd. Naturalisme et Réalisme: Josef von Sternberg, James Cruze, Flaherty. L'ère du sonore, W. S. van Dyke, King Vidor, etc., John Ford, Frank Capra, Les dessins animés. IV. Le Cinéma nordique de Sjôstrôm à Stiller, Dreyer, Christensen, etc. V. Le cinéma allemand des débuts à l'expressionnisme : Wiene, Lang, Lupu-Pick, F. W. Murnau, Paul Leni. Le réalisme psychologique : Pabst, E.-A. Dupont. L' avant-garde, dénationalisation, réaction et nationalisation, ju.squ'au Triomphe de la volonté. VI. Le Cinéma russe des émigrés jusqu'au cinéma soviétique de S. M. Eisenstein, Kouléchov, Dziga-Vertov, Poudovkine, Dovjenko, Trauberg, etc. VIL Le Cinéma anglais jusqu'à Korda {aux Korda) et aux maîtres du documentaire : Basil Dean, Cavalcanti, Powell, Grierson, Paul Rotha. VIII. Les écoles d'Europe centrale, les Tchèques, les Autrichiens, les Polonais. IX. Les « Ecoles hispaniques » (Leitao de Barros et Bunuel). X. Le cinéma en Belgique, en Hollande et en Suisse. XL Le Cinéma en Asie et en Amérique du Sud. XII. Documents sur l'œuvre de Méliès, Cohl, Griffith, Chaplin, Feyder. Classement organique, comme on le voit, mais parfois arbitraire. Cavalcanti anglais! Bunuel espagnol} Murnau allemand ou américain? Sternberg? Mais les événements ont rendu ces flottements très légitimes. L'œuvre de Vincent est remarquable et d'un intérêt critique qui dépasse sa valeur historique. 198. VisENTiNi, GiNO : LA CAMERA MAGICA (Journal d'un spectateur de cinéma 1940-1941), Letteve d'oggi, Rome, 1942. 199. ViviÉ, Jean : TRAITÉ GÉNÉRAL DE TECHNIQUE DU CINÉMA : vol. I : HISTORIQUE ET DÉVELOPPEMENT DE LA TECHNIQUE CINÉMATOGRAPHIQUE, 137p., XXIV pl. h. -t. dont 4 en couleur, 123 ilL, Éditions B. P. /., Paris, 1945. |ioo ex. numérotés de i A ioo.| C'est un véritable bric-à-brac de tout ce qui a été publié en la matière, compilation assez hâtive, utile parfois, si l'on songe à la rareté de certaines publications. Mais on feuilletera ce volume avec prudence, car il fourmille d'inexactitudes (Gertie the Dinosaur est de 1909, par exemple). Regrettons qu'un ouvrage d'une telle ampleur aborde le sujet avec tant de légèreté [12 volumes annoncés]. 200 VOLTO DEL CINEMA (IL) (Le visage du Cinéma), Textes de Basari, Canossa, Chili, Covi, Fabbri, Gedda, Lazzarini, May, Meneghini, Zaccagnini, 235 ill.. Éditions A. V. E., Rome, 1941. On remarquera dans ce recueil les articles d'Enrico Basari (La mise en scène), de Canossa (Synthèse historique) et de Renato May (La technique) . L'ensemble des publications italiennes sur le cinéma décèle un amour fécond, enthousiaste pour le septième art : cela explique peut-être l'épanouissement de ce qu'on appelle 1' « Ecole italienne » qui a trouvé un terrain favorable et soigneusement ensemencé. Lo Duca (à suivre.) 76