La Revue du Cinema (1948)

film, à arc chantant et à tube de Geissler avec dispositif de reproduction à cellule de sélénium et haut parleur. Le film resta muet, bien qu'il ait pu chanter et parler vingt ans plus tôt. D'après les films de l'époque, on dirait que le silence pèse sur les acteurs et que les éclats de voix comprimés dans la gorge sortent par la gesticulation frétillante et forcenée. ducos du h.a.uron, ll mière, Berthon. Le problème de la couleur a passionné le cinéma français ; inventeurs et techniciens se sont efforcés de réaliser des synthèses chromatiques nouvelles ; il leur a manqué seulement le développement industriel qui est nécessaire à la couleur pour atteindre l'aisance du cinéma américain. Pourtant, l'idée d'employer le bipack (films assemblés émulsion contre émulsion) pour le film en couleur date de Ducos du Hauron (1895). Dès 1905, la solution de Louis Lumière pouvait trouver son application à la pellicule cinématographique. Aujourd'hui, le nombre de brevets dont dispose la production française est considérable, comme nous pouvons le constater d'après les plus connus : Arxulf : images obtenues par deux ou plusieurs objectifs placés derrière des plaques de verre inclinées. AuBERT (1934) : L'image est enregistrée en trois fois, soit par translation de l'appareil derrière un diaphragme fixe, soit d'un diaphragme et basculement d'une lame à faces parallèles, de façon à enregistrer du même point de vue les trois images sélectionnées. On utilise un filtre à bandes horizontales; l'image virtuelle est redressée par réflexion. La parallaxe est supprimée dans la prise de vues sur films gaufrés. .\UDIBERT (1929) : Synthèse additive (i). ( I ) En général, dans les procédés par synthèse additive, le film se déroule à la projection en blanc et noir; dans la synthèse soustractive le film même est coloré. Dispositif à trois objectifs qui enregistrent simultanément l'image intermédiaire fournie par un système divergent antérieur. Tirage sur film à réseau mosaïque trichrome Cinecolor (américain) ; tirage positif sur Filmcolor Lumière d'après des négatifs de sélection enregistrés côte à côte sur film large (65 mm.). Bassani (L.) et A. Valextin (1934) : synthèse additive, sélection trichrome sur deux films et à un objectif. Sur deux films déroulés dans deux plans à angle droit, l'objectif forme trois images du sujet par division du faisceau par réflecteurs transparents : un film enregistre deux images dans deux champs successifs, l'autre une image. On prévoit l'emploi de trois films. Au tirage, les trois images élémentaires d'une même phase de mouvement se retrouvent dans le cadre d'un seul film. Les trois images sont copiées successivement au moyen d'un seul objectif, les translations dans leur plan des deux systèmes de couloirs étant commandées par pantographes. Projection par triple lentille à trois objectifs sectionnés et réunis. Berthon. — L'idée géniale de Berthon, qui date de 1908, est le réseau optique. D'après ce système, la couche sensible du film est placée derrière le support transparent, tandis que sur sa face antérieure est imprimé (par pression) un gaufrage régulier composé de petits éléments lenticulaires. Devant l'objectif est placé un filtre fait de trois bandes parallèles des trois couleurs fondamentales. A l'origine, ces éléments avaient une forme hexagonale, d'un diamètre de 50 \l, évidemment excessif pour la projection cinématographique. Dès 1927 'Cinéchromatique) le procédé Berthon prévoj'ait la reproduction d'un film en couleurs sur film à éléments lenticulaires gaufrés; elle est effectuée par projection au moyen d'un miroir concave, le film à reproduire et le film vierge étant disposés dans le même plan, de part et d'autre du centre de courbure. Les brevets Berthon sont partagés entre les Américains et les Allemands. Bonneau : Synthèse additive, trichrome, trois images sur film négatif large, positif sur 35 millimètres. 53