La Revue du Cinema (1931)

Mais une semblable aventure pouvait bien être attribuée à Dot Mackaill — à qui d ailleurs il en est arrivé bien a autres — et presque tous ses observateurs, d'Amérique ou d Europe, s'émurent de la nouvelle citée plus haut (1). (i N'en doutons pas, écrivit avec un beau lyrisme Robert Desnos, nous allons encore assister à son sujet au spectacle répugnant de la lâcheté puritaine. Coupable d'avoir aimé et d'avoir trop aimé, il n'est pas douteux que quelques voyous, suivis par un peuple crédule et soumis aux paroles de « mauvaise foi », ne lui fassent chèrement expier le crime d'être trop belle et de vivre comme elle rêve. Car ceux qui l'ont vue dans Hors du gouffre et dans La Naufragée ne doutaient pas un instant que cette tendre fille aux yeux clairs, aux cheveux blonds, ne vécût tout le long de ses films les rêves dramatiques et les histoires surprenantes que l'imagination confie aux sens et au rœur en émoi. » Comme on le verra plus loin, c'est plus compliqué que ça, et d'ailleurs Dorothy Mackaill s'est toujours montrée trop rusée et trop malicieuse pour tomber dans les filets de la police et du puritanisme. Dorothy Mackaill, Anglaise d'ascendance celtique, est née à Hull, comté d'York, une grande ville maritime et industrielle assez mal bâtie, aux rues étroites et malpropres. Elle fit ses études dans ce pays et puis toute jeune monta sur les planches. Vers les quinze seize ans, elle débarqua à NewYork et n'eut pas de peine à se faire engager comms girl par Florenz Ziegfield. Donc, comme les trois quarts des femmes Dévorez moi des yeux si vous voulez! (1) Cette histoire remonte au mois d'avril 1927. 4