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s'enfuir sans esprit de retour. Il faut donc créer la cause d'une nouvelle rencontre. Voici quel subterfuge y pourvoit : avant d'être découvert, le lycéen a glissé un pantalon de Lola Lola dans une poche de la jaquette de son maître qui l'y découvrira en croyant prendre son mouchoir. Equivoque vraisemblable, originale et délicate.
Le lendemain, Rath rapporte l'objet à sa propriétaire. Cette soirée doit être décisive. La coquetterie de Lola Lola, la sentimentalité obtuse du professeur n'y suffiront pas. Von Sternberg recourt à une série d'événements arbitraires qui ont déjà servi plus d'une fois à précipiter les péripéties. Pour permettre à un bon client de vider une bouteille en compagnie de Lola Lola, on cache Rath dans un débarras où se trouvaient déjà blottis trois de ses élèves. Le professeur oublie comment il se trouve là et réapparaît dans la loge en secouant les galopins. Scandale. Le client manifeste d'autant plus sa mauvaise humeur que la chanteuse répond bien froidement à ses avances. Rath prend avec violence fait et cause pour Lola Lola, ce qui provoque une bagarre. Il en sort victorieux, mais défaille d' émotion. Pour le remettre d'aplomb, on le saoule et il se réveille le lendemain dans le ht de la jeune femme.
Fort bien. Mais Lola Lola ne nous est guère apparue comme une femme qui couche avec le premier venu : elle repoussait assez rudement tout à l'heure un amateur qui était d'humeur plus généreuse que Rath. Et l'allure de celui-ci ne permet pas de croire à un caprice de la chanteuse, encore moins à une conquête opérée de force. On aimerait d'entendre, en tout cas, la demi-douzaine de paroles qui ont dû pourtant être échangées pour en venir à un pareil résultat. En leur absence, il reste à croire que les nécessités de l'intrigue ont conduit à ce mépnsde toute vraisemblance ou que le début du film nous a bien mal dépeint le caractère des personnages.
Le professeur, qui arrive en retard au gymnase, trouve le tableau noir couvert de dessins illustrant son aventure et se fait chahuter. Le proviseur rétablit le calme. Il émet au passage une appréciation sévère sur Lola Lola et Rath, bien éveillé, qui devrait se juger irresponsable des opinions et des gestes de l'ivrogne qu'il fut la nuit précédente, relève la phrase en termes qui ne lui laissent plus qu'à donner sa démission. Il court demander Lola Lola en mariage.
Elle répond par un admirable éclat de rire. Puis, sans l'ombre d'une raison, von Sternberg la contraint à épouser cet homme qu'elle n'aime pas, qui n'est pas riche, qui n'a plus de situation et qui ne la fera même pas accéder à une position sociale supérieure puisqu'une fois mariée, elle continue son tour de chant.
Nous retrouvons Rath devenu le partenaire d'un prestidigitateur qui fait partie de la même tournée que Lola Lola. Déguisé en pitre, il passe les accessoires jusqu'au moment où l'illusionniste lui casse des œufs sur le crâne; il imite alors le chant du coq. (J en connais qui n ont pas été fâchés d'assister à cette scène et qui y ont vu la juste récompense des dernières interprétations de Jannings. Mais est-ce bien la faute
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