La Revue du Cinema (1931)

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Dans une vision rapide il revoit Paris, son bureau directorial, puis repart. A quelques centaines de mètres une maison, fenêtres allumées. Le pas de Sam s accélère et les jambes se redressent un peu. Il arrive à la maison, regarde par une fenêtre : Scène d'intimité. Près d'un berceau deux jeunes gens se tiennent enlacés et s'embrassent. Sam les regarde assez longuement... Vision de la femme masquée n° 1.004 qui se présente à lui dans son bureau directorial. Une larme coule de ses yeux... Un chien aboie; 1 homme sursaute; devant sa femme inquiète il va au mur, décroche son fusil et va pour sortir. Sam se sauve et pendant des centaines de mètres, sur la route, il court d'une course pesante et glissante. Les bornes hectométriques défilent un peu plus vite. Après un tournant de la route, Sam sûr de ne pas être vu, s'arrête un instant, s'appuie, haletant, sur le tronc d'un arbre, comprimant de la main son cœur qui bat, et pour se remettre reboit un coup à sa bouteille. Puis il repart. Vision des jambes de plus en plus lourdes... Cependant la lune qui brille à l'horizon est couverte par un nuage noir et bientôt la pluie commence à tomber. Contre l'averse Sam cherche d'abord un abri sous les feuilles d'un arbre. Les feuilles sont transpercées. Sam relève son col et se protège tant bien que mal. A l'horizon, des éclairs. Eclairé par la foudre, baissant la tête sous la pluie, Sam est reparti. De brefs éclairs illuminent le paysage. Une croix sur le bord du chemin, que Sam regarde en ricanant. Un pont que Sam passe en longeant le parapet et en regardant la rivière. Des panneaux-réclame, dont un pour les sardines S. 0. O. Il pleut toujours, la marche de Sam devient de plus en plus lourde et glissante. Il tombe une fois et se relève, tombe une seconde fois, se relève encore et repart en boitant. L'orage est fini, le clair de lune apparaît de nouveau. Sam est de plus en plus las et va de plus en plus lentement. Il arrive à l'entrée d'une ville; à un carrefour de trois routes, regarde vers l'une, regarde vers l'autre, regarde vers la troisième... et reste planté les yeux fixes, faisant des signes désespérés d'appel; jusqu'au moment où, ne sachant quoi faire, à bout de forces, il s'effondre. Il est à terre au milieu du carrefour. De sa besace coule un liquide. Il y met la main, fouille et ressort le goulot de sa bouteille de vin cassée. La bouteille d'eau est intacte. Rageur et dépité, il la remet dans sa sacoche. Alors, à terre, longuement, il sanglote. 30