La Revue du Cinema (1931)

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la volonté d'exprimer les thèmes surréalistes) a corduit à un tel perfectionnement de la forme que de celle-ci s est dégagée la poésie qui lui était propre. Le cinéma reçoit la poésie que le langage lui passe en douceur sur le palier des images visuelles. La poésie change d'amant. On remise cette vieille fée dans les bras du cinéma dont 1 innocence pourra bien s'en enchanter pendant quelques lustres. Qu ils soient heureux ! Quant à nous, nous voilà bien débarrassés. Qu'on songe à ce qu'était devenue la poésie en littérature : des rêves de collégiens er dormis sur leur Rimbaud. Heureusement nous en sortons. Encore un peu de temps et l'on n'écrira plus que par ironie le mot « poème », on rougira de se prétendre « poète ». Il y a mieux à faire. Il était malpropre de faire servir le langage à la naissance des frissons dits poétiques dont s enchante une douce bêtise. Quand on a la chance de pouvoir traiter une matière de l'importance métaphysique du verbe, on peut la faire servir à des fins plus essentielles. La littérature, ou ce qui était la littérature, fait désormais au delà de la poésie, le pas qu'avec la poésie, elle avait fait au delà de la raison. L'exploitation du verbe s'engage maintenant dans la voie ouverte par Lautréamont. De celui-là, la plus pertinente critique qu'on ait faite, est celle qui s'est bornée à constater « tout ce qu'il a rer.du impossible ». Au premier rang de ces choses impossibles, il faut mettre la poésie, cette manière de morale qui n'était, comme la morale, qu'un témoignage de notre lâcheté spirituelle, qu' « une faiblesse de la cervelle ». Lautréamont a montré que le verbe pouvait avoir l'orgueil d'être lui-même, que le verbe pouvait se traiter avant qu'il se fût fait chair, et qu'on le diminuait en ne voyant en lui qu'un moyen d'expression d'une pensée tout imprégnée des aspects et des sentiments du morde sensible. Les chants de Maldoror sont comme la preuve dernière de l'irréductibilité du dualisme esprit-être. Lautréamont a ruiné et privé de toute signification ces tentatives de conciliation de Tordre sensible et de l'ordre intelligible, à quoi s occupent la morale et la poésie, 1 une en partant de la chair, l'autre en partant de l'esprit. Il a montré l'indépendance du verbe. Et c'est de cette indépendance,"de'cette igno Aclualilé. 47