La Revue du Cinema (1931)

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LA VIE DES FILMS PRODUCTION & RÉALISATION par AMABLE JAMESON Vous vous rappelez (I), n'est-ce pas? la façon dont nous avons, il y a deux mois, expliqué l'élaboration d'un scénario : en condensant un SUJET (livre, pièce ou histoire originale) en un SYNOPSIS, puis en en tirant un TRAITEMENT qui, une fois revisé par les différents chefs de la société de production, fut DÉCOUPÉ, séquence par séquence, scène par scène, plan par plan, et pourvu d'un dialogue spécial. Ainsi mis au point par le découpeur-scénanste, revu par le metteur en scène, le scénario Ariette va maintenant être soumis à de nouveaux examens et être encore l'objet de discussions et de querelles. Le Directeur du Département des Scénarios est d'abord déçu, à tort ou à raison, par le dialogue, qu il entendait à l'avance, lui, tout autrement; le producteur trouve l'histoire trop dure (ou trop simple); le Directeur de la Production pense qu'il y a trop d'extérieurs pour la saison, ou trop de décors riches ou pas assez ou bien n'importe quoi, mais oui n'importe quelle idée insensée qui traversera son esprit stérile. Alors que n'importe quelle plaisanterie grotesque signée Pagnol ou Pierre Veber sera accueillie avec reconnaissance et presque sans examen, on ratiocinera sur tel mot d'argot pas joli dans la bouche dune femme ou sur telle scène qui demandera trop de temps à réaliser ou que la censure obligera par la suite à modifier; car on pense toujours à la censure avant de faire un film et en le faisant, ne l'oubliez pas, et tout le monde, aussi bien les gens sympathiques, est forcé d'y penser — parfois même inconsciemment — à à un moment quelconque. Finalement le Directeur des Scénarios, se faisant probablement l'avocat des auteurs et prenant la responsabilité de certaines « audaces » de l'histoire, on fait taper une douzaine d'exemplaires du découpage à' Ariette et l'on décide de tourner le film. Même s'il n'est pas particulièrement séduit par Ariette, le metteur en scène est sans doute heureux d'accepter une proposition à peu près convenable de la maison à laquelle il appartient et qui ayant repoussé tous les sujets qu'il avait apportés l'a laissé inactif pendant des mois. Et puis il est heureux que l'histoire convienne par hasard à son tempérament : il sent que grâce à tel personnage, grâce à certaines scènes dont il fera aisément ressortir le pittoresque, il pourra se débrouiller et sortir une bande qu'il ne lui déplaira pas de réaliser ni de signer. Seulement il n'est pas au bout de ses peines et de ses concessions. Si son film n'est pas considéré comme une de ces grandes productions souhaitées par tous les officiels de la compagnie, puisqu A rlette n'est pas le genre d'histoire que le public (I) Voir dans la Revue du Cinéma du 1er décembre, la première étude d'Amable Jameson sur LA Vie des Films : Le Choix et l'Elaboration du Sujet. 3