La Revue du Cinema (1931)

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— dont le Directeur de l'Exploitation connaît si admirablement les goûts — est supposé désirer, on établit un devis assez pauvre et on limite d'avance les crédits. On limite également les journées de travail; le Directeur de la Production prévoira par exemple seulement 20 jours pour tout tourner, car, outre les appointements de tout le personnel, les frais d'architecture, les costumes, la pellicule et les frais généraux, il fait entrer dans le devis la location du studio au plus haut tarif et aussi la location des décors stockés dans les ateliers, exactement comme il les facture à une société concurrente qui loue le studio. Cela est d'ailleurs normal à condition qu'on n'élève pas le taux de la dite location et que, s'il est nécessaire de prendre une vraie rue de Pans avec le cri d'un marchand de journaux, 1 administration ne compte pas le prix d'une journée de sortie du camion sonore (minimum 8.000 francs) alors que l'enregistrement n'a demandé qu'une ou deux heures de travail. Si l'on sort un lustre, un pratiquable ou une cheminée du magasin où ces objets dorment habituellement, on consignera aussi leur location à la journée dans le prix de revient du film. Pour en finir avec l'établissement du devis, rappelons qu'il comprend les appointements de tous les collaborateurs pendant la durée de la réalisation, que ces collaborateurs soient engagés spécialement pour le film ou qu'ils soient attachés à 1 année à la société. Voici, à peu près complère, la composition d'un état-major de production pour un film : 1 metteur en scène, 1 administrateur, 1 , 2 ou 3 assistants, 1 secrétaire (ou script-girl), 1 ou 2 opérateurs (avec leurs aides), 1 ou 2 techniciens du son, 1 décorateur, 1 accessoiriste, 1 ou 2 régisseurs, 1 chef de figuration, 1 maquilleur, 1 habilleuse, 2 ou 3 monteurs ou monteuses, sans compter les conseillers techniques éventuels (artistique, historique, scientifique ou ethnographique), le personnel attaché au studio : électriciens, machinistes, menuisiers, peintres, staffeurs, etc., et naturellement : les acteurs et les figurants. Tout ce monde coûte cher, surtout s'il est engagé pour la période limitée de la réalisation; mais les salaires sont extraordinairement variables. Un metteur en scène par exemple peut gagner seulement 6.000 francs par mois, à 1 année, et un autre obtenir un forfait de 200.000 francs pour une production s'il possède un nom qui garantisse — en principe — une belle carrière au film. Une vedette connue et appréciée du public reçoit de 10 à 25.000 francs par semaine; pour un engagement à l'année, ce tarif est évidemment passablement abaissé. Ces cachets, pour aussi exagérés qu'ils puissent paraître sont généralement justifiés : en effet la présence d'une ou plusieurs vedettes peut très facilement compter pour 50 %, voire 80 %, dans le succès d'un film. Il faut aussi tenir compte du fait qu'en Europe, même les acteurs les plus célèbres signent rarement des contrats de longue durée et qu'ils restent parfois plusieurs mois sans travailler. Le choix et l'engagement des interprètes bien entendu provoquent aussi des discussions, des marchandages et de louches manœuvres entre le metteur en scène et les services de la production. Le producteur désire avant tout un grand nom à la tête de la distribution et il ne cédera que si le metteur en scène consent à utiliser telle jeune femme engagée dans un moment de largesse et que la société paye à ne rien faire parce que personne ne veut d'elle et que les spectateurs ne pensent pas à la réclamer. Agréable et adroite à la scène, ou ailleurs, elle est épouvantable à l'écran et le metteur en scène se hâte de proposer une femme pour qui, à son avis, le rôle d'Ariette semble avoir été fait exprès. Mais c'est presque une inconnue. Alors commence une petite comédie politique : pour réussir à avoir l'actrice de son choix, le metteur en scène feindra de ne pas être satisfait des propositions de la Production pour les autres personnages, même si elles lui conviennent tout à fait, et il