La Revue du Cinema (1931)

aura l'air par la suite de consentir à les accepter par gentillesse pour contraindre moralement ses directeurs à lui faire à leur tour une concession en accueillant finalement son interprète à lui. Ce n'est là qu'une des mille petites ruses qu'il devra inventer pour se défendre, et le plus souvent ses dons diplomatiques s'useront en vain contre une obstination folle, stupide, méchante, sadique — ou, encore, simplement charmante. Pour les petits rôles, c'est aux secrets du Directeur de la Production et des régisseurs que se heurtera le metteur en scène : il aura les plus grandes difficultés à essayer dans des rôles secondaires les quelques personnes chez qui il devine des qualités. Pourquoi cette jeune fille que l'on avait promis d'engager n'a-t-elle pas reparu au studio? Son essai était pourtant aussi concluant quant à la beauté et quant à la voix et au débit. On apprendra bientôt par un employé quelconque qu'elle avait tout simplement refusé de satisfaire précipitamment le 3 exigences du Directeur de la Production et qu'on l'a mise en demeure de ne pas reparaître. Discrètement consulté, le coupable répondra sur le ton surpris « qu'on r ~lû se débarrasser d'elle..., ces amateurs causent toujours des ennuis... » Le metteur en scène rencontrera des obstacles analogues quand il voudra faire figurer dans sa propre production des gueules plus caractén. iques que celles des figurants professionnels ou des amis momentanément gênés à qui il veut faire gagner un cachet de 60 ou 80 francs. Les régisseurs et les chefs de figuration ont leurs têtes, leurs amis, leurs clients, et s'il y a trop de protégés du metteur en scène Avanl uie scène de La Joie d'une Heure, hl™ d'ANDRE CERF. Acleurs el figurants se maquillent. 5