La Revue du Cinema (1931)

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inscrit dans leur troupe, ils leur enverront les convocations trop tard pour pouvoir ensuite répondre à la question du chef « mais je les ai convoqués, moi aussi je les attend... » Le metteur en scène aurait voulu également s'attacher un certain décorateur dont il aime les travaux. L'homme est libre, ne demanderait pas cher, mais on n'a pas besoin de lui puisque le studio possède déjà de vieux artistes ou des jeunes modernistes pistonnées qui savent si bien arranger des décors genre romain ou des salons futuristes à perte de vue. La construction des décors est un souci de plus dans le travail du metteur en scène, et c est aussi une source de reproches. Imaginez que, pour des questions d'argent par exemple, l'auteur à' Ariette ait à lutter pendant plusieurs heures avec le Directeur de la Production et l'Administrateur pour obtenir non pas un petit parloir mesquin mais un beau hall de palace, bien meublé, pourvu d'un ascenseur, etc.; il en a absolument besoin pour la réussite et la vraisemblance de toute une séquence... Finalement il l'obtient. Le décorateur esquisse une maquette qu'après discussion il approuve. Quelques jours plus tard, pendant qu'il tourne d'autres scènes, on commence à édifier le dit hall sur le grand PLATEAU, et un matin, on lui annonce triomphalement que son décor sensationnel vient d'être terminé dans la nuit : il entre dans le SET, s'y promène, c'est un désastre... c'est mi-pompéïen, mi-artsdéco et c'est meublé d'une façon ridicule, et ça ne ressemble pas du tout à un hôtel, mais seulement à un idéal d'hôtel que rêve le décorateur. Pourtant le metteur en scène ne peut plus reculer, il a ce qu'il a réclamé, il se tait, il calcule, il s arrangera pour ne prendre que des vues fragmentaires du monstre afin d'en atténuer la laideur et la sottise. Seulement, plus tard, quand la direction VISIONNERA le film, on lui dira « dites donc, mais qu'est-ce que vous en avez fait de votre fameux décor... c'est tout ça qui a coûté 90.000 francs?... » On trouve parfois de cette façon dans de bons films de lourds passages en surcharge que le metteur en scène a été contraint de laisser comme témoins de gros frais ou s'est cru obligé de conserver par politesse. Il arrive aussi naturellement que tel grand décor (dancing, théâtre, palais) est imposé par la production malgré l'opposition du réalisateur. Et puis il arrive aussi souvent que le réalisateur aime ça... mais en principe, dans ces articles, nous supposons qu'il s'agit d un homme qui a toute notre sympathie. C'est pour que vous n'accabliez pas trop cette race d'homme de vos griefs et que ce ne soit pas seulement à lui que vous pensiez à attribuer vos déceptions que j'écris cette étude dans cet esprit. Vous auriez tort de croire qu'un metteur en scène est entièrement responsable de son œuvre. Des différends comme ceux qu'il a eu avec le Directeur de la Production et le décorateur, il pourra en avoir avec ses autres subordonnés. Son opérateur, même très savant, très sûr et très travailleur, le détestera peut-être ou sera jaloux de lui ou autre chose. Le jeune premier pourra se fâcher avec la vedette et, dans les scènes d'amour, afficher bêtement une tête de poisson malade. Les assistants pourront faire gaffe sur gaffe et lui faire gâcher du temps au heu de lui faciliter la tâche. Des électriciens lents ou maladroits pourront lui faire perdre des heures précieuses et parcimonieusement comptées. Et les acteurs ! Avec les acteurs, tout peut arriver. Tel la célèbre actrice du boulevard prétendra modifier le dialogue à son goût, un vieux pionnier du muet affectera de ne rien pouvoir apprendre par cœur, cette charmante jeune fille courra 0