La Revue du Cinema (1931)

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pour arriver à VOIR quelque chose. On connaît les résultats de la production à la va-vite, avec amendes s'il y a du retard sur l'horaire prévu. Un travail de création qui ne peut s accomplir correctement que grâce à l'accord technique et artistique simultané d une collectivité minima de huit ou dix personnes ne doit pas s'enlever « en moins de deux » en se jetant dedans la tête la première. L'enthousiasme, l'improvisation, 1 hallucination géniale ne sont pour le metteur en scène que des secours passagers et trop souvent hasardeux. Donc, vous arrivez au studio juste à l'instant où les lampes rouges qui commandaient le silence absolu viennent de s'éteindre. Vous allez pouvoir entrer. Mais, naturellement, sur le set, le charme est rompu, on coupe les lumières à votre arrivée, les acteurs se détendent, les collaborateurs se dispersent et les électriciens se mettent à déplacer leur matériel car la scène est finie. Alors vous cherchez à être vu par des gens de connaissance; il y a justement là une petite actrice à qui vous faites un signe amical, elle vous reconnaît, vous sourit, mais elle ne doit pas bouger. Le metteur en scène — ça serait malheureux — remarque sa mimique et regarde où elle regarde au lieu de l'écouter docilement; alors lui aussi vous reconnaît et il vient vous serrer la main, parce que vous êtes journaliste, ou actionnaire ou de ses amis et que ça ne lui est pas égal de se faire traiter de mufle. « C'est gentil d'être venu », vous dit-il, ou bien, insidieusement « c'est dommage, le plus amusant est tourné maintenant... » Mais vous êtes ravi, ça ne vous arrive pas si souvent d être reçu dans un studio. Et vous attendez, et vous vous faites donner des explications par la personne que vous avez été chercher dans un autre service pour vous introduire sur le plateau et qui vous pilote volontiers, heureuse de se distraire un moment de son travail personnel. Votre impatience, votre gourmandise aidant, vous n'arrivez pas à comprendre, malgré toutes les raisons qu'on vous donne, que tant de temps soit « perdu ». La scène précédente étant terminée complètement, réalisée, passée dans la comptabilité du scénario du passif dans l'actif, on prépare maintenant le numéro suivant. On vient de prendre un plan d'ensemble d'Ariette assise devant un secrétaire, convoquant sa camériste et lui donnant un conseil au sujet de la visite d'un homme qui va arriver d'un instant à l'autre; la soubrette ayant pris congé, Ariette réfléchit profondément car elle a décidé de se venger de l'homme qu'elle attend. Il n'était donc plus nécessaire alors, pour la lisibilité psychologique de la scène, de laisser voir la porte par où est entrée et sortie la femme de chambre, ni la fenêtre qui permet un joli éclairage à travers le tulle des rideaux, mais il fallait concentrer l'attention du spectateur sur le visage d'Ariette en train de mûrir son stratagème. Le découpage disait : DÉCOR TECHNIQUE IMAGES SONS et DIALOGUE 308 R.4 Gros plan Ariette songe avec malice au piège qu'elle tend à Duquesnay. Fermeture en fondu. Silence. Le découpage disait gros plan (en anglais close-up ; on dit aussi : premier plan). C est tout. Mais le metteur en scène préfère associer les plans 307 et 308. Il a fait mettre son appareil sur un chariot et il a fait avancer l'appareil en TRAVELING, 10