La Revue du Cinema (1931)

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le vide. La corde, en son milieu, rencontra une gargouille. Comme le nœud était solide, cela fit qu'à midi juste, Maugnllon et Babinet se trouvèrent pendus côte à côte avec Tripandaille. Voyant ce curieux enchaînement de causes et d'effets, M. le guérisseur poussa Margot dans la maison où il prit la peine de l'enfermer. Puis il pissa contre la porte avec une façon hautaine et, ramassant son épée, alla voir de près ses trois pendus par rang de taille. — Je guéris le mal de pendaison, dit-il en les touchant de la pointe. Que vous semble de mes services? Babinet ne répondit pas : passe pour une fois, songeait-il, de parler quand on est pendu, mais ces choses-là n'arrivent pas une deuxième. — Retourne au diable, dit Maugrillon. Hier matin, j'étais mort avec tous les sacrements, et il a fallu que tu viennes me faire crever ici en état de péché... — M. le guérisseur, dit Tripandaille, vous êtes un bon homme. Je donne mon paradis de bon cœur pour cette nuit que je viens de passer avec Margot... Le plus grand des trois coquins vira un peu au bout de sa corde et dit à ses compagnons : — Nous voilà au dernier couplet, voudrez-vous pas chanter avec moi ? Et il entonna, soutenu par les voix de Maugrillon et de Babinet : Compagnons de misère Allez di re a ma mere Quelle ne me verra plus, j suis un enfant Vous m entendez Qu'elle ne me verra plus J suis un enfant perdu. Et comme le couplet était fini, les trois coquins s'arrêtèrent de chanter, raides pour l'éternité. Marcel Aymé. 21