La Revue du Cinema (1931)

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LA CENSURE CONTRE LE CINEMA par GEORGES ALTMAN Violemment, l'actualité est venue donner à notre enquête toute son urgence; tandis que nous voyagions à travers l'Amérique du Censeur (1), la censure d'Europe se manifestait par deux interdictions : celle d\4 l'Ouest rien de nouveau à Berlin, imposée par les racistes et l'industrie d'Allemagne; celle de L'Age d'or, à Pans, résultat des efforts combinés de MM. Gi msty et Chiappe, épaulés par la campagne d'une presse bien pensante et l'opportune manifestation de Jeunes-Français Spontanément-Indignes. Nous retrouverons, tout à l'heure, les nationalistes de France et d'Allemagne. Nous tenions le censeur Yank ee, symbole de la Bassesse et de la Peur faites Loi; quelques exemples nous avaient déjà permis de comprendre l'esprit de la censure aux Etats-Unis : oppression hypocrite et féroce dans l'ordre sexuel; comme le censeur d'Amérique, les censeurs anglais, hollandais, polonais, français, etc., sont les représentants-types de leur ordre national et respectif. Un panorama rapide de la Censure mondiale nous amènera donc à cette formule : les sentiments les plus bas, la Peur, l'Hypocrisie unis à l'intérêt très concret de groupes industriels déterminent cette institution : la Censure du cinéma, ce fonctionnaire : le Censeur. LA VIE SELON LE CENSEUR YANKEE La vision du monde qu'ont ces hommes ! Nous avons vu qu'en Maryland, Ohio, Pensylvanie, Massachussets, il n'est d'amour que légal et puritain, grâce au censeur. Mais plus on considère le massacre méthodique des films opérés au nom de la morale sexuelle, plus il semble que le censeur américain, mâle ou femelle, satisfasse ainsi une sorte de refoulement. Tel l'Américain vertueux et prohibitionniste s'enivre crapuleusement avec du whisky clandestin. Ainsi, un journal hollandais nous contait l'histoire de l'honorable M. Miles, censeur des films d'un Etat d'Amérique, et qui terminait dans la morale militante et tranchante (I) Voir Revue du Cinéma, Ie' décembre : la Censure aux États-Unis. 33