La Revue du Cinema (1931)

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Ainsi dans l'affaire d'A l'Ouest rien de nouveau ne peut-on même pas se parer, comme on le voudrait, d'un fanatisme patriotique, exaspérant peut-être, mais sincère dans sa bêtise brute : même pas cela ! Comme toujours, il ne s'agit que de sordides combinaisons financières et commerciales : cet acte de la censure allemande, il s'éclairera brutalement, aussi, quand on saura qu'une firme du groupe Hugenberg annonce le lancement prochain d'un grand film de guerre, Douaumont, qui, contre A I 0uest, film pacifiste et américain, sera, lui, belliciste et allemand ! Tout bénéfice encore. Ainsi s'éclairent les rapports de la Censure du cinéma avec l'Industrie... LA CENSURE EN FRANCE Le public français accepte la Censure avec une remarquable facilité; l'interdiction totale des grands films soviétiques n'a causé que le remous de quelques articles et de quelques protestations. Les publics de Pans en sont réduits à se ruer, pour voir Le Potemkine, La Ligne générale, La Terre aux représentations privées qu'organisent des clubs et groupements. Cet attrait du « fruit défendu » n'est pas pour rien dans ce snobisme mondain qui entoure aujourd'hui le film soviétique, et qui fait bizarrement pâmer la duchesse devant le coït du taureau et de la génisse dans La Ligne générale ; ces œuvres-là, pourtant, ne sont pas choses de salon, et la censure française les réduit presque à cela. La dynamite du Potemkine explose devant M. et Mme de... C'est moins dangereux qu'à Grenelle. Nous avons, en notre premier article, décrit une séance de la Commission officielle de censure, aux destins de laquelle préside M. Paul Ginisty, critique dramatique, et aussi, dit-on, cinématographique (sous un pseudonyme)... Il y a une constante ligne « politique et morale » dans les décisions de cette Commission qui doit, en principe, veiller à la conservation des mœurs et des traditions nationales : « Elle interdit, ampute, ou arrange » toute l'œuvre qui sort un peu de la ligne commerciale et conformiste du cinéma courant. La Commission de Censure est aux ordres directs des Ministères, des Ambassades, de l'Archevêché et de la Préfecture de Police. Elle collabore au massacre des films, que peuvent faire certaines firmes, elle châtre des films allemands comme Asphalte et la Rue sans joie de quelques scènes frémissantes de passion, elle fait respecter la « dignité parlementaire » dans Les Nouveaux Messieurs, de Feyder, en coupant des passages pleins de vie et de mouvement, elle interdit L Age d'or, après l'avoir autorisé... Mais il y a plusieurs censures, en France comme ailleurs : le scandale particulier qu'on relève à Paris, c'est l'ingérence totale de la Préfecture de Police, puissante complice de la Commission de Censure; le film allemand Les Tisserands, qui passait au Vieux-Colombier, est interdit sous prétexte qu'il donnait heu à des 40