La Revue du Cinema (1931)

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valeur dynamique de révolte et de satire brutale de quelques images jetées brutalement à la face du monde. Et son interdiction nous sert surtout à dénoncer les démarches d'une censure aussi hypocrite que servile. En effet, L'Age d'or était passé le 1er octobre devant la Commission de Censure, en l'une de ses habituelles séances. Ces messieurs-dames, dont M. Ginisty et Benoît (le Benoît d'Almazian) avaient beaucoup ri devant l'œuvre de Bunuel et n'avaient pas jugé utile d'interdire cette « plaisanterie ». Le film passe au Studio 28 à partir du 28 novembre, dans le plus grand calme jusqu'au 3 décembre, où se produisit un chahut provocateur remarquablement organisé; des adeptes de la Ligue anti-juive (?) et de la ligue des Patriotes (du moins d'après les communiqués officiels) mirent à sac la salle et l'exposition de livres et de tableaux du foyer. La police alertée n'arriva qu'au bout d'une demi-heure. Une violente campagne de presse s'était déclanchée; Figaro, Ami du Peuple, Echo de Paris, Liberté réclamaient en leurs coutumières homélies, l'interdiction du film sacrilège, impie, ignoble, etc. La Censure, timide encore, demanda d'abord, après les incidents, la suppression de deux images représentant les évêques mayorquains vivants puis décomposés. Mais entre temps, paraît-il, l'Ambassade d'Italie ( !) aurait fait une démarche auprès du quai d'Orsay, en signalant que le film renfermait des allusions satiriques envers le Vatican, le Pape, le Clergé, et qu'un petit homme moustachu et solennel était probablement la caricature du souverain italien sans prestance ! C'en était trop : le 10 décembre, à 10 heures du matin, la Préfecture prenait la décision d'interdire le film. ...Un communiqué embarrassé et pompeux de la Commission de Censure annonçait qu APRÈS EXAMEN, L'Age d'or était interdit. Deux mois avant, il était autorisé. La Censure s'était laissée faire une douce violence par la vertu française indignée... ( à suivre.) Georges Altman RECTIFICATION. — C'est par erreur que, dans notre numéro de Décembre, nous avons attribué à J. Bernard Brunius la supervision du film portugais A Severa. C'est en qualité de directeur technique que Bernard Brunius contribue à la réalisation de ce film. N.D.L.R. 42