La Revue du Cinema (1931)

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André Hugon, René Barberis, Julien Duvivier, Henri Diamant-Berger, Léonce Perret, Gaston Ravel, etc. Cette énumération paraît comique jusqu'au moment où l'on réfléchit que les studios, et par suite les écrans, sont occupés par ces messieurs. Par eux seuls? Non, mais les autres, qui donnèrent jadis quelque espoir à certains, valent-ils beaucoup mieux? Alberto Cavalcanti tourne en huit jours des films qui ne valent pas tant de travail, Marcel l'Herbier fignole la « pièce cinéphonique » comme autrefois le flou artistique, avec la même prétention toujours aussi peu justifiée, Jacques de Baroncelh croupit dans l'imagerie, Maurice Tourneur, en Amérique, se classait au dernier rang des réalisateurs : l'Europe n'y a rien changé. On a pris Léon Poirier pour Flaherty, mais il n'a même pas le talent de Cooper et Schoedsack. Encore deux films comme les derniers de Jacques Feyder et qui se souviendra encore de Thérèse Raquin? Pour Abel Gance et Jean Epstein, nous y reviendrons : leur procès demanderait plus de formes. Restent René Clair et Louis Bunuel. C'est beaucoup. C'est trop peu, puisque cela fait deux films dans les bonnes années. Alors, comme il est impossible de ne voir que des dessins animés, si excellents qu'ils soient, comme d'Amérique ne viennent que des copies défigurées par les mutilations et les contre-types et que l'Allemagne se contente de nous envoyer des opérettes, je retourne voir La Ligne générale et je ne trouve pas fastidieux de revenir sur le compte de ce film didactique. Il marque le moment où la virtuosité technique d'Eisenstein est seulement tenue en respect par le thème qu'elle se propose au lieu de s'y soumettre comme auparavant. Il constitue la tentative la plus éclatante de créer le film de masse — en se passant de la justification accidentelle, donc dramatique, delà révolte — dans l'effort permanent du travail collectif. Le cinéma parlant nous a fait renoncer à l'étude de pareils problèmes au bénéfice d'autres, plus élémentaires, plus impérieux. Mais ces questions ne vont pas tarder à se poser derechef : la version américaine d'/l l'ouest rien de nouveau peut le faire prévoir. Il n'est donc pas mauvais de rappeler la leçon de La Ligne générale. De même que Le Cuirassé Potemkine et La Mère participent de l'activité révolutionnaire qu'ils représentent, La Ligne générale est une manifestation du sentiment qu'a le peuple russe de garantir le pouvoir qu'il a conquis et de s'en servir judicieusement lorsqu'il améliore ses conditions d'existence à l'aide du machinisme collectiviste. Et pourtant ce dernier film a reçu un accueil réticent en comparaison du succès des deux premiers. Parmi ceux-là mêmes qui ont applaudi le thème de la révolte, beaucoup se refusent à suivre cette conversion vers la défense des bénéfices acquis par la victoire, d'autres se bornent à sentir que ce nouvel effort leur est étranger (1) et en profitent (Il " Que voulez-vous que ça fiche à des gens pour qui l'on ouvre des laiteries à tous les coins de rues? " (André Salmon). Précisément, Eisenstein ne s'adresse pas aux gens qui se définissent ainsi. 44