La Revue du Cinema (1931)

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LA REVUE DES FILMS LES INFLUENCES DE « L'AGE D'OR » Si je le pouvais, ce film serait pour moi un simple écran sonore. Que disparaisse le souvenir des influences rassemblées sur la personne orgueilleuse de l'auteur d'un film. Rien au monde n impose autant la conviction d'une réunion imprévisible d'actions contradictoires pour un résultat dont on n'aurait jamais dû constater l'aboutissement, qu'un travail cinématographique, lorsqu'on peut lui vouer son admiration. Personne ne devrait élever d'objection contre cette manière de considérer L'Age d'or, si elle était possible. On n'avait jamais entendu parler d'Un Chien andalou, qui a éclaté dans la surprise en même temps que le nom inconnu de Bunuel, le jour où l'on s'était préparé à voir le plus mauvais film de Man Ray. Une éclosion fantastique et spontanée des sautes d'images les plus imprévues, avait mis un public incertain dans un véritable état de réception. On n'attendait plus rien d'autre : chacun se ralliait en vitesse à la révélation. Je dis que beaucoup de gens reconnaîtront pour leur L'Age d'or au moindre petit déclanchement qui retournera comme une vessie ce qu'on appelle l'opinion. Il faut reconnaître qu'aujourd'hui la plupart des raisons déterminantes qui s'exercent sur ce film, non pas d'une façon contradictoire, mais quelquefois de manière à paraître difficilement compatibles, pourraient sembler gênantes à des consciences pures, pas à la mienne. J'accepte toutes les inspirations et particulièrement celles qui portent un caractère doctrinal, parce qu 'elles ne résistent pas au fait accompli. Parlons donc de celles qui n'ont pas été reçues assez aveuglément pour faire corps : un très faible appel à Mack Sennett dans la présentation d'un tout petit homme aux moustaches immenses, accompagné par contraste de sa gigantesque épouse, sans les écroulements et les catastrophes qu'ils devraient provoquer. Le personnage de la brute magnifique qui ne tient aucun compte des considérations extérieures à son idée fixe, pour lors sexuelle, s'impose plus fortement sans dominer. Ce n'est pas le moindre mérite de ce film, qu'il néglige l'influence la plus facile à soutenir, celle A' Un Chien andalou. Mais il accueille le principe extra-cinématographique de la peinture mise au défi, par une analogie bizarre entre le collage et le montage de documents et d'actualités telles que la vie du scorpion ou l'agitation coprologie de la lave en fusion, montage qui permettrait d'exprimer sans fatigue et sans souillure le plus enthousiasmant besoin de destruction. Oui, rien n'est plus beau que le désespérant travail gâché, l'impossibilité d'avoir fait, mais lorsque c'est fait, que les circonstances seules ont imposé leur fatalité. Tout est raté si l'on a la conscience et la volonté du ratage, sans aucun doute. Surtout quand il subsiste une intention d'action sur le public, d expansion, de propagande comme c est le cas. 48