La Revue du Cinema (1931)

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à Pans, Garbo est redevenue celle dont la simple apparence suffit à fonder en nous le plus rayonnant des royaumes. L'énorme masse des préjugés et des traditions que les siècles ont réunis avec la patience des empoisonneurs surplombe l'existence extraordinaire de cette « héroïne » un moment soumise, mais tôt ressaisie, et menace de l'anéantir. Mais ce n'est pas sous ce poids qu'elle succombera. Ce n'est ni le Devoir ni l'Honneur qui l'écraseront, ce sera, mille fois plus noblement, le Destin. Ces êtres obscurs, eux les véritables impurs, discrédités par l'acceptation des codes officiels de l'honnêteté morale, et qui, malgré tout, ne peuvent se défendre de se pencher vers cette femme (la scène où, de « chez eux », ils la regardent avidement partir, le phare de son auto trouant la brume) n'auront pas raison d'elle. Non. Ceux-là soudain se transforment en comparses. L'homme qu'elle aimait s'est, après la révélation de son sacrifice initial, enfin décidé à la suivre. — C est parce que vous savez maintenant que je suis « honorable » que vous êtes revenu, lui jette-t-elle. Va-t-elle faire alliance avec celui qui est (elle le voit bien) d'une autre substance qu'elle -même? Elle choisira, au hasard, une carte sur une table de jeu. Que les hommes attachés à leurs calculs ne se séparent point. Qu'ils continuent leurs comédies où tout est pourriture et néant. Les Forces mystérieuses se sont prononcées. Elle restera solitaire, de la dernière solitude. Lorsqu'elle repart, le phare de sa voiture jette ses ultimes feux. A cette lueur dans la nuit, à cette lueur que rien ne nous interdit de comparer à la mort, succède brusquement l'image de la voiture broyée d'où émerge une main dont les doigts sont crispés sur la carte : 1 as de pique, à l'ordre fatal duquel elle ne s'est pas dérobée. Fin vertigineuse, d une splendeur mythologique. (Sonore). Germaine Decaris. MON AMI VICTOR, par ANDRÉ Berthomieu, d'après Georges Dolley (Etoile-Film). Les rédacteurs de publicité et les critiques complaisants ont-ils assez insisté sur ce fait que Mon ami Victor était un chef-d'œuvre de finesse et d esprit ! Le seul éloge qu'on pourrait faire en toute franchise de ce petit film faussement honnête est d'exister gentiment malgré la pauvreté un peu gênante qui s'en dégage. Tant qu il ne cherche pas à faire grandiose, je ne pense jamais reprocher à un metteur en scène d'avoir manqué de moyens matériels; M. Berthomieu a donc eu beaucoup de mérite; mais je trouve réellement risible de chuchoter le nom de Chaplin à propos de Victor, sous prétexte qu'on y trouve deux ou trois gags démarqués des films de Chariot et que René Lefèbvre est un bon acteur intelligent et très adroit sachant mettre en valeur un certain humour amer que M. Berthomieu doit poursuivre avec des ruses de Sioux. On a également beaucoup parlé de René Clair, dont André Berthomieu croit continuer la satire de la bourgeoisie provinciale française. René Clair qui avait autrement su faire son profit de l'œuvre de Chaplin — a, plus encore qu'André Berthomieu, connu l'indigence des moyens : mais c'était pour lui un encouragement à y suppléer par une invention authentique et pleine de fraîcheur, par une abon 52