La Revue du Cinema (1931)

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L'Écran de grande dimension et la perspective par KING VIDOR Je tiens à préciser tout de suite mon point de vue : un perfectionnement technique m'amuse d'abord comme un jeu, comme une belle combinaison dans une partie d'échecs ou une jolie feinte au cours d'un match de rugby. Passé le stade de la surprise et de l'intérêt purement intellectuel, je pense à l'utilisation que ce perfectionnement peut comporter dans le film que j'ai en tête, ou bien, si je n'ai pas de scénario, j'imagine une combinaison où la découverte joue un rôle. Cela pour indiquer le rapport que l'inspiration peut avoir avec la technique comme par exemple le nouvel écran de grande dimension, le realife, avec la mise en scène de mon dernier film BILLY THE KID. Qu'on me permette en premier lieu de dire que les anciennes manières d'agrandir l'écran ressemblent à celui-ci comme l'accompagnement du gramophone peut ressembler au film parlant. Auparavant il s'agissait d'augmenter les dimensions de l'écran par l'adjonction de nouveaux appareils de projection; par exemple, on renforçait la source lumineuse; le résultat peut être comparé à celui qu'obtiendrait un peintre en voulant faire exécuter une affiche de vingt mètres carrés d'après une maquette de vingt centimètres de côté. Le « grain » du film apparaissait sur l'écran sous la forme de petits globules qui obscurcissaient la photographie dans sa clarté et sa netteté. D'autre part, afin de respecter la proportion qu'exigent les lois de l'optique entre les dimensions du film et celles de l'écran, on employait une pellicule de dimension considérable. C'est le procédé généralement connu sous le nom de grandeur film. Mais il comporte un inconvénient bien plus considérable encore : il exige le renouvellement complet de la cabine de projection et l'acquisition de nouveaux appareils qui coûtent abominablement cher. Les exploitants hésitaient ou même refusaient. L'agrandissement de l'écran restait en panne. J'entends déjà l'objection : est-il bien nécessaire d'augmenter les dimensions de l'écran? Avant de répondre pourquoi, oui, c'est sans doute nécessaire, il me faut exposer les avantages du Realife, le nouveau procédé que j'ai pu expérimenter avec mon dernier film. Voici en quoi il consiste : les prises de vues sont faites avec une pellicule spéciale de grande dimension. Ensuite, au tirage, celle-ci est réduite à la largeur normale standard. Enfin, différentes lentilles choisies selon les dimensions de l'écran que l'on veut employer, agrandissent l'image à la projection. On obtient alors un résultat comparable par sa décision à l'examen que l'on peut faire à la loupe d'un portrait en miniature. Mais ce n'est pas tout. Sans m'étendre encore sur les différents truquages que l'on peut réaliser avec des caches, je vais vous révéler ce qui représente à mes yeux le principal avantage de la nouvelle invention. Grâce à une particularité de la prise de vues que je connais d'ailleurs mal, grâce surtout à l'extension de la perspective et à la netteté des arrière-plans, on éprouve une véritable impression de profondeur. C'est cet aspect de la question que j'ai envisagé dans mon film. 56