La Revue du Cinema (1931)

FOX The Big Trail, de Raoul Walsh, dont on vient de terminer une version française (La Piste des Géants.) de projection dont le ronflement gène et agace les spectateurs peu fortunés et mal placés. Le volet de l'appareil ne se trouve plus devant le film comme dans nos appareils de projection actuels, mais entre le film et la lampe à arc, ce qui donne plus de vie et d'éclat à l'image et diminue considérablement les dangers d'inflammation du film. Bien entendu il a fallu créer une nouvelle lampe. Les plus fortes lampes actuelles sont de 120 ampères, chiffre qu'on ne peut dépasser sans courir de sérieux risques d'incendie. Il fallait donc avec le même nombre d'ampères obtenir une plus forte puissance. On y est parvenu en créant une nouvelle lampe spéciale de 120 ampères, modifiée dans la distribution de ses rayons. Sans compter tous les petits et obscurs perfectionnements de détail que le public ne connaîtra jamais et qu'il enveloppe de son indifférence comme pour toutes les belles mécaniques qu'il utilise, sans même le respect des droits de ceux qui les ont faites. Il ne faudrait pas croire que les dimensions nouvelles des écrans et des appareils vont condamner les petites salles à fermer leurs portes. William Fox a insisté sur ce t'ait que son procédé pouvait être utilisé dans n'importe quelle salle en présentant ses essais au Gaiety-Theatre (1). Telle est cette nouvelle merveille qui nous semblera bientôt familière. Et après elle viendra la Télécinématographie, et après elle encore... C'est pourquoi laissons un petit intellectuel bourgeois français comme M. Duhamel (Georges) lever comiquement les bras au ciel en regrettant les calèches, les omnibus, les robes à traîne, la flânerie et les bals de Sous Préfecture. Ce n'est pas en dénon (1) Une des plus petites salles de cinéma de NewYork. 63