La Revue du Cinema (1931)

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interdit de voir intégralement ces œuvres mêmes : coupures, changement de titres, adjonctions de sous-titres, suppression de morceaux entiers, sans aucun souci de la cohérence ou de l'atmosphère. Dans Tempête sur l'Asie, le général britannique et ses troupes sont transformés en un général Petrov à la tête d'une bande « d'aventuriers » ! Dans Le Village du péché, tout le passage consacré à la guerre et à la Révolution est brusquement coupé, et l'on ne comprend plus du tout quelle est cette maison où la jeune mère va porter son bébé, si c'est toujours le château du seigneur ou une maison « nationalisée » par le nouveau pouvoir. Il ne faut pas comprendre. Le film d'Ozep, épisode du servage et qui se nomme en russe La Terre prisonnière, ou La Carte jaune, s'appelle en français Une femme qui tombe, pour faire plus parisien ! Trois dans un sous-sol se voit privé de scènes jugées choquantes pour le pudique public français, un divan « soviétique » étant beaucoup plus évocateur qu'un grand ht de milieu « français »... Censure officielle, donc, et qui suit les désirs du pouvoir, en ses multiples services de politique, d'ordre moral et social, et de religion. Un organisme officiel de censure, aide donc à implanter et conserver quand elle existe ou à faire naître l'idée de contrainte; la censure officielle donne 1 exemple. Puisqu'ils coupent, puisqu'ils vont couper, coupons aussi. Et r on voit, de plus en plus, les firmes faire au préalable ce travail de censure, préparer le film qu'elles vont lancer et l'offrir, déjà censuré à la censure qui n'aura sans doute qu'un petit coup de ciseau à ajouter, pour justifier le salaire qu'on donne aux « intellectuels nécessiteux » chargées des fonctions de Gardes-film... Rappelons, pour mémoire, le « travail » auquel on se livra avec les films de Pabst en France, et qu'a dénoncé déjà/a Revue dudnéma; dans Loulou, dénouement vertueux et optimiste, comme toujours où l'on voit 1 héroïne jouée par Louise Brooks devenir salutiste, une nuit de Noël. Repentezvous, âme chrétienne... Or en fait, dans la version originale de Pabst, Loulou passe cette nuit sainte dans les bras de Jack l'Éventreur qui va la tuer; on a supprimé plusieurs personnages, on en a « transformé » d'autres... Le résultat est une sorte de mélange bondieusard et réjoui qui délave en un rose piteux la belle lumière, 1 âpre lumière noire du film de Pabst. De même avec son Journal d'une fille perdue (Tagebuch einer Verlorenen), qui passe à Pans sous le titre Trois pages d'un journal. Avant même que la censure ne vît ce film, on en supprima près de 400 mètres, pour des mobiles où le commerce s'unit à la morale; dans la version originale, Louise Brooks terminait une vie farouche et broyée comme « patronne » d'une maison close Rage mauvaise et désespoir qui étaient dans la logique implacable, dans la ligne de l'œuvre; la coupure et l'arrangement la font devenir comtesse et, philanthrope, rendre le bien pour le mal. 26