La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

quelques images qui accentuaient l'horreur du massacre et plusieurs détails parlants. Les censures officieuses et préalables ont trouvé, avec le parlant et le sonore, des possibilités nouvelles de coupures dites techniques. Le plus récent et le plus triste exemple est celui â'Hallelujah où, sous prétexte de donner une version française, on a retiré au film de grands morceaux parlants et sonores, lui enlevant ainsi sa force, sa véhémence, son rythme, son atmosphère, et l'affublant d'une musique « spéciale » d'accompagnement, injustifiable... Candidement, les adaptateurs français expliquent qu'il reste pourtant ainsi 63 % (sic) de l'œuvre originale de King Vidor ! De quoi vous plaignez-vous? 37 % de coupures, seulement (1). Il est des exemples fameux de censure « à l'édition » : L'Argent, de Marcel l'Herbier, composé en 6.000 mètres par l'auteur, et réduit à 3.000 par l'éditeur... Peau-de-pêche, que son auteur, Jean Benoît-Lévy déclarait ne plus reconnaître quand on le passait dans les salles; Les Nouveaux Messieurs, de Feyder, massacrés comme portant atteinte à la dignité parlementaire, parce qu'on y voyait se battre les honorables. (Depuis, M. Oustnc a mis en scène un film bien plus dangereux); L'Image, de Feyder toujours, que l'on ne peut plus reconnaître... Les Nuits de Chicago sont coupées, coupés La Rue sans joie et La Tragédie de la rue, coupé Asphalte, coupés Les Tisserands, avant que la Préfecture de police ne les interdisent totalement. Ces censures officielles et officieuses toutes dirigées contre le cinéma, rivalisent de zèle au point qu'on ne sait plus, parfois, qui est le vrai responsable, de l'éditeur, de l'exploitant, ou de la censure officielle; les documentaires même n'échappent pas à cette haute et basse « surveillance » : dans la Nature et la vie, on cite comme coupure ordonnée par la censure, l'accouchement d une jument, où l'on voyait trop nettement le nouveau-né cheval... Avec bien d'autres poncifs, le cinéma conserve celui de la naissance dans les choux, même pour les bêtes ! Si l'on peut, dans une Actualité, montrer la chasse à courre d'une quelconque duchesse, et le cerf dépecé à loisir par les chiens, il est interdit de donner une rapide image d'une opération chirurgicale, qui présente pourtant un intérêt culturel plus certain qu'une curée... Et cent autres exemples d'incohérence apparente, mais nés toujours de la même méfiance envers le cinéma, de la même peur du vrai, de l'humain, de la vie, en leur expression filmée. La censure officielle peut prendre les formes les plus diverses; ainsi voulut-on passer en Alsace-Lorraine la « version allemande » d un film; la censure, avisée, demanda seulement qu'on lui fit voir copie du (I) On a, tout de même, compris le scandale, puisqu'il fui possible de voir auTmême cinéma, de le;nps à autre, la version intégrale américaine. 28