La Revue du Cinema (1931)

quelques années pour une censure aggravée du cinéma, et Ton voit l'animateur du cinéma catholique, le chanoine Reymond représenter la France à Rome, dans un Congrès de cinéma ! C'est le même chanoine qui publie mensuellement une revue, les Dossiers du cinéma, sorte de manuel à l'usage des censeurs et des ouailles égarées au cinéma. « Objectifs » sur la valeur esthétique, les Dossiers sont intransigeants sur la valeur morale et l'on voit par exemple, au sujet de Si ïempereur savait ça, après des compliments sur la photo et la réalisation ce décret : Morale : le thème ne prête pas à très graves reproches, mais un passage scabreux traité de façon sensuelle, de très grands décolletés, des robes collantes, des libertés dans le dialogue. Nettement R. R veut dire réservé aux « personnes formées », D est dangereux, M est immoral et irréligieux, P peut être passé partout, dans les pensionnats et les patronages. Et dans toutes les paroisses françaises, le « Cinématographe paroissial » exerce son activité « pour faire œuvre d'éducation morale et chrétienne, pour enseigner l'histoire de l'Eglise, de la Patrie, et pour faire connaître les exemples de vertus susceptibles d'exercer une heureuse influence sur les esprits. » Le Congrès catholique du cinéma à Paris confirma cette activité, et l'on eut la surprise d'y voir assister quelques « vedettes » et metteurs en scène ! Dans la Chronique sociale de France, publiée à Lyon, l'évêque Beaupin estime du devoir des catholiques « de chercher des alliés et de s'emparer si possible de l'industrie cinématographique ». En Allemagne, en Italie, en Belgique, en Suisse, en Roumanie, de grandes associations de cinéma catholique marchent au contrôle de