La Revue du Cinema (1931)

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LE CINÉMA CHEZ LES INDIENS DU MEXIQUE par TITAYN A Sous la rubrique nouvelle " Le Cinéma Pilloresque ", nous ferons paraître des documents sur la façon dont, en divers pays, sont pris ou projetés les films. Grands reportages auxquels Kilçou Yamata, Luc Durtain... ont déjà promis leur collaboration et dont nous sommes heureux d'inaugurer la série par l'article de M""' Titayna. Un danseur Yaki et son masque rituel. La porte de Singapoore en forme de clef anglaise, s'est refermée derrière moi sur mon Océanie et il ne m'en est rien resté. Existe-t-il ce grand jardin dont les allées sont d'eaux, et les rivières des chemins de fleurs? Où sont mes amis bruns trop beaux qui sifflaient sous bois, un hibiscus derrière l'oreille? Les vagues courtes du lagon ont-elles emporté l'empreinte diamantée de mes pas sur le sable noir? Les Américains ont-ils coupé court les boucles de tes cascades, Tahiti? Et toi, Manureva improvises-tu encore des chansons parfumées comme tes cheveux? Est-il vrai que les sillages des navires s'effacent? Notre mémoire vous conserve-t-elle plus longtemps, amours, qu'un miroir? Mac Orlan, jadis, m'écrivait : « Les grands voyageurs sont souvent peu difficiles sur la qualité de leur Souvenir. La Nature se laisse plus facilement contempler que 1 Homme, mais son pittoresque élémentaire n'apporte, alors qu'on veut réaliser ses impressions dans l'indépendance du retour, que la déception de l'enfant qui veut se faire un collier de perles avec des gouttes de rosée ». A chaque retour de l'un de mes voyages, je me suis sentie semblable à « l'enfant qui vent se faire un collier de perles avec des gouttes de rosée ». Je n ai pas su manier les mots comme des tubes de couleurs ni donner à mes phrases des courbes de hanches gardant le contact des mains du potier. De visions absorbantes, comme une Mystique je fis des livres insatisfaisants et je ne dois pas les relire si je veux recréer le mirage. Pourtant, j ai chez moi, une drogue légère et pernicieuse : mes photographies. Par centaines, classées, elles gardent dans mes tiroirs une puissance d'évocation, comme sur un mouchoir, un parfum. A les regarder, la Nuit, autour de la lampe, s'illumine parfois d'un éclair, et je revois. Des palmes mauves se penchent sur une eau rouge où se reflète aussi un ciel pareil à l'autre. Entre deux récifs de jade glissent des poissons arc-en-ciel et le corps déformé d'un plongeur. La sorcellerie d'un banian barre le chemin aux fleurs géantes et un enfant nu joue de leurs calices obscènes. Ma pirogue dort sur le sable et mes bêtes à l'ombre d'un manguier. 42