La Revue du Cinema (1931)

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Un jour, à El Paso, je franchis la frontière sous le prétexte yankee de dîner à l'alcool. En réalité je prenais contact avec cette terre de cavaliers et de jolies filles, de vieilles églises et de révolutions neuves, où je savais dès lors, que je reviendrais pour la connaître. A Paris, je vécus quelques mois à lire des ouvrages choisis, à feuilleter les brochures d'art précolombien, à écouter des disques espagnols. Jacques Rivière m'expliqua son domaine : le Trocadéro. Des Conchita, Lola, et Carmen, pleurèrent après souper leur pays envahi par la démagogie. Munie de la connaissance nécessaire à pouvoir apprendre quelque chose, je m'embarquai à Saint-Nazaire. Par hasard partait aussi le docteur Rivet grand américaniste, professeur d'etnographie au Muséum, et conservateur du musée du Trocadéro. Nous allions faire la traversée ensemble. Je pouvais aller vers « les Indiens d'hier, d'aujourd'hui, de demain. » APPRENTISSAGE. Avant de venir au journalisme, car je ne suis jamais allée à « La Littérature », cette place publique où la foule échange des crocs-en-jambes et des lieux communs, j'avais eu l'idée de la mise en scène. Cela m'attirait comme tout ce que je n'ai pas pu faire : couture, décoration, ou... critique d'art. J'avais vingt ans. Je suivis une troupe sur la Côte d Azur. Perdue dans un milieu incompréhensible je me tenais à 1 écart, admirais le maquillage de la jeune première, l'ambition du jeune premier, et... le vocabulaire du metteur en scène. Qu'il me le pardonne, ce fut avec quelques trucs faciles, tout ce que j'appris. Je ne pus continuer, d'ailleurs, dans cette voie, et lorsque je pris contact 1 an dernier avec les studios d'Hollywood ce fut avec un esprit tout neuf, enthousiaste et ébloui. Lorsque, sans plus de précision, me vint 1 idée de Filmer-le-Mexique, je connus M. Jourjon par l'intermédiaire de Pierre Bonardi. Je rencontrai en lui un homme d'affaires clair et précis : notre accord fut immédiat et le contrat signé : j'emmenais un opérateur, un matériel perfectionné et deux tonnelets de pellicule. Je quittai Paris, avec l'intention de rapporter un film de mon voyage. Lorsque j'arrivai à Mexico, je compris que j'allais faire un voyage pour Tourner-un -Film. Dès lors, ce fut à Lui, que je me consacrai uniquement et entièrement. Ma première difficulté naquit aux environs de la Havane lorsque j'appris de mon opérateur que rien n'avait été prévu en ce qui concernait les douanes mexicaines. J'étais d'autant plus vexée que j'avais voulu m occuper de la chose à Pans, connaissant les détours de la diplomatie et de l'administration. On m'avait alors affirmé que tout était réglé. Rien ne l'était. Je risquais sinon de me voir interdire purement et simplement l'entrée de mon matériel, du moins d'avoir à payer une très forte somme alourdie d un retard coûteux. Je télégraphiai à la Légation de France à Mexico, et notre ministre put m'envoyer par retour, un passe-debout complet pour mes bagages, d'une durée de six mois. Grâce à lui me fut adoucie l'effroyable arrivée au port de Vera-Cruz où les porteurs syndiqués ont droit à 25 francs par colis (quelle que soit sa taille) du bateau à l'hôtel, et 25 francs de l'hôtel au train. Vous n'avez pas l'autorisation de porter un paquet vous-même, ni d'aller directement du bateau au train. D'ailleurs, bateau, hôtel et gare sont à côté les uns des autres. La descente de mon matériel -14