La Revue du Cinema (1931)

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à terre me coûta un millier de francs... de « pourboires ». Si je cite ce détail, c'est parce qu'il est symbolique de l'ordre des difficultés que je rencontrai de façon permanente au cours de mon expédition. J ai laissé une petite fortune au Mexique à cette in" dustne prospère qui s'appelle l'exploitation. Elle a coûté bien des amis aux Mexicains, comme elle en a coûté à la France, car il faut avoir l'amitié chevillée au cœur pour la voir résister à cet impôt constant, semblable à celui pré levé par les voleurs de grand chemin. Un tatou, mets apprécie des Mayas du Yucatan. Je laissai opérateur et matériel à Vera-Cruz, et partis pour Mexico afin d'y obtenir autorisations et recommandations nécessaires. Je passai une semaine à attendre dans les antichambres des ministères, des ministres qui ne venaient pas à leurs rendez-vous, ou à essayer de rencontrer les gens pouvant me documenter. C était une tâche impossible. Personne à Mexico ne connaissait les moyens de communications entre le Yucatan, le Campêche et le Chiapas. Ceci pour la bonne raison qu il n'y en a pas, mais nul ne savait me le dire. Heureusement je rencontrai à la légation d Allemagne un accueil et une compétence qui levèrent pour moi bien des difficultés, et je reste très reconnaissante à M. et Mme Will de 1 aide efficace apportée par eux à la réalisation de mes projets. Huit jours après je retournai à Vera-Cruz, remettai à mon opérateur les instructions, papiers et lettres nécessaires à son embarquement et tandis qu il voguait vers le Yucatan, je m y rendis en longeant la côte, en avion. CHEZ LES MAYAS. Le Yucatan est une plaine couverte dans les parties sauvages d une seule végétation : la petite brousse, et dans les parties civilisées d'une seule culture: le henequen, sorte d agave dont on extrait la fibre. La capitale et unique ville du Yutacan est une adorable cité coloniale : Mérida, endormie sous la chaleur, à trente kilomètres de son port : Progresso. De larges avenues sont bordées de résidences enfouies sous les fleurs et les arbres, sous lesquels se bercent sans arrêt les paresseuses. Pas un siège ne tient ferme sur le sol, tous se balancent, et se balancent aussi les hamacs qui remplacent les lits sous les moustiquaires. Halls où chantent les oiseaux, baies ouvertes sur les jardins à jets d eau, Indiennes en robes brodées glissant pieds nus sur le parquet, meubles trop lourds de luxe, horloges arrêtées, argenterie massive, pièces géantes où dorment dans la pénombre les fauteuils sous leurs housses et les portraits sous leur gaze, pour quelle mémoire oubliée faites-vous revivre la vie nonchalante de ces « coloniaux » que nous connaissons si bien, toute de somnolence dans la chaleur. Où 1 avons-nous apprise, quand, dans quel livre, sur quelle image, si vivante que je 1 ai reconnue et familièrement saluée? 45