La Revue du Cinema (1931)

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fange glissante. Rien de ce qui pouvait être cassé n'arriva entier. Si je ne m étais pas laissée guider par la sagesse et avais cédé au désir de filmer cet inconnu, mon film aurait été définitivement arrêté et perdu. Le soir je couchais par terre à l'endroit où nous arrivions et je n avais guère à manger que les boîtes de conserves emportées. Quelque trois jours avant d'atteindre San Cristobal, le paysage changea complètement avec l'altitude. Je perdis les arbres géants et la faune dangereuse. Nous étions sur les hauts plateaux à 2.800 mètres. J'étais partie, à cheval, du niveau de la mer. Lorsque j'atteignis la petite ville où je savais retrouver un confort relatif, je n avais pas avancé matériellement mon film, mais j'avais étudié les ruines de Palenque, longé le territoire des lacandones, vécu avec les chois, je savais tout ce que je voulais pour entreprendre un film sur les Indiens chamulas. Les Indiens chamulas pourraient se passer du monde entier, et, à vrai dire, ils s'en passent. Cultivateurs et pasteurs, ils tissent leurs vêtements de la laine de leurs moutons, construisent leurs cases, mangent le produit de leurs champs. C est un peuple sauvage, étrange et fermé. Livré à la sorcellerie et aux superstitions il hait tout ce qui est Blanc. J eus beaucoup de peine à en venir à mes fins dans les petits villages de la montagne où je me rendais chaque matin à cheval pour tourner. Je connus qu'il fallait les traiter avec une douceur extrême. Lorsqu'ils fuyaient devant les appareils, je n insistai jamais. Mais le lendemain, je leur apportai des photographies de leurs maisons, du village, des enfants. Cela les intriguait. Puis ils voulurent tous avoir leur « portrait » : je pus trav^i 1er. Un second argument en mon pouvoir était l'alcool. Le grand peuple indien d'autrefois fut détruit et avili par l'alcool. De nos jours, il continue. Les bouteilles de « tequila » sont la plus sûre des monnaies. Ce fut à elle que j'eus recours, lorsque je voulus tourner « les mangeurs de poux » ainsi nommés parce que leurs femmes, en manière de passe-temps croquent avec méthode les parasites de leurs enfants. Lorsque j en eus fixé quelques scènes curieuses, je voulus prendre quelques plans suffisamment rapprochés pour que se voie à l'écran le pou à l'état libre dans la chevelure, cueilli d'un doigt expert, et mourant d'une mort glorieuse contre une canine. Mes artistes faisant des difficultés, je leur fis comprendre que tous ceux dont les poux seraient visibles à l'écran auraient droit à un litre d'alcool. Le succès fut total. Je suppose que depuis mon départ, ils se livrent en grand à cet élevage lucratif. Quelques temps après, je me rendis au chemin de fer qui devait me ramener à Mexico où nous arrivâmes sans difficulté. Une statue toltèque. 49