La Revue du Cinema (1931)

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On s'est rarement insurgé contre une conclusion si constante qui veut que, dans ce duel entre le social et l'antisocial, le social ait toujours le dessus. Souvent on a pris pour excuse une intrigue bien menée et haletante : le nom de l'assassin a été habilement couvert et les démarches du policier sont parvenues insensiblement et par un chemin de mieux en mieux déblayé à l'éclaircissement du mystère. Bref, au heu du fond, on a considéré la forme, et de la forme on a fait le but. Par une déviation plus décadente, une autre sorte de gens ne fournissent que des raisons particulières, inspirées d'une méthode de critique subjective qui depuis longtemps n'est plus satisfaisante. Ils proclament : ce personnage, cette situation m'ont touché, et cela leur suffit. Comme toute production d'ordre artistique, le genre policier a fait s'établir plusieurs attitudes collectives s'éloignant de propos délibéré de son sens véritable et fondées sur des idéologies-écrans servant à marquer leur caractère adapté. Voici maintenant quelques films policiers. On verra que leur construction est déterminée par la présence d'un personnage en qui s'incarne le débat moral, si bien qu'il est à la fois le protagoniste moral et le centre de l'action. Il s'agit de savoir s il se rangera ou non du côté de la Société, s'il fera amende honorable; c'est là l'essentiel. Au début il semble dévoyé. Puis, sous l'influence de circonstances d'où surgissent les autres personnages, il se transforme et finit par se réhabiliter : tout film policier tend à démontrer le bien-fondé des cadres sociaux. On va constater que dans ce but sont utilisés divers ressorts, et le plus fréquemment l'amour. ALIBI (Roland West). Le personnage-débat est une jeune fille. Bien qu'elle ait pour père un brigadier de police brutal et rigide, elle va chercher à la porte de prison Chester Morris qu'autrefois elle a connu sans doute, et qui prétend qu'on l'a arrêté et condamné à tort. Elle ne croit donc pas à l'infaillibilité de la police, représentée aussi par un inspecteur en civil, un des meilleurs de la ville, qui l'aime et, par magnanimité, se retire dès qu'il se voit dédaigné pour un autre. Un vol a heu, suivi d'un meurtre. Le coupable, on l'ignore d'abord, mais peu à peu la preuve se fait que Chester Morris est un des auteurs du crime. Ses mauvais attributs qui jusque-là se déguisaient, viennent à jour, et la jeune femme émue par la seule vérité possible, tombe dans les bras de l'inspecteur. Pour qu'elle n'ait aucun souvenir pénible, celui avec qui elle fut assez imprudente pour se marier se tue en essayant de fuir : la police demeure l'institution victorieuse. LES NUITS DE CHICAGO. — Le protagoniste moral est George Bancroft, le bandit le plus puissant de Chicago. Il ne connaît, comme on dit, d'autre loi que son plaisir. Sa force est grande et on l'entoure de beaucoup de respect. Son activité participe d'abord d'une détractation assez violente des armes sociales. Mais son point faible est sa passion pour Evelyn Brent. Pour elle il tue presque en public le fleuriste Milhgan 56