La Revue du Cinema (1931)

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LA REVUE DES FILMS DAVID GOLDER, par Julien DuviVIER, d'après le roman d'Irène Némirovsky. Adaptation, découpage et dialogue de Julien Duvivier (Vandal et De/ac-G.F.F.A). Depuis l'époque où, avec les infimes crédits accordés par le producteur, il réalisait des films catholisateurs capables de faire effet dans pas mal d'endroits (1922-23), Julien Duvivier a, chaque année, déployé plus d'habileté dans son travail. Aujourd'hui il est connu dans la corporation comme un homme autoritaire, violent, sur qui 1 on peut compter parce qu il vient à bout de ce qu il entreprend et que l'ouvrage ne lui fait pas peur. S il apparaissait en France un directeur de production comparable à ce qu'est Ench Pommer à l'Ufa, Duvivier, sous sa coupe, ne tarderait pas à signer ce qu on appelle un chef-d'œuvre. MM. Vandal et Delac d'ailleurs connaissent la production allemande et ils n'ont pas ménagé à l'homme en qui ils ont mis leur confiance depuis plusieurs années les moyens de donner à David Golder un petit côté « Pommer » justement. D abord ce film a eu tout ce qu'il lui fallait et, matériellement, il apparaît réussi : la première bobine même démarre avec un élan et une précision appréciables. Ensuite on retrouve dans 1 atmosphère et la façon d utiliser une certaine somptuosité, une légère parenté avec les grandes productions Ufa, et il n'y a pas lieu de s'en plaindre. Où ça ne va plus du tout, c'est quand Duvivier veut utiliser le pays basque à la fois comme cadre sentimental et comme rappel de la saine réalité de la terre. Dans Rhapsodie Hongroise : la vraie campagne, dans la Mélodie du Cœur : Buda -Pest et un village magyar font absolument corps avec l'action, semblent bien les parents des vedettes de l'histoire et non pas seulement la matière de vues artistiques sur panchro, de vues artistiques d une sentimentalité ou d'un goût misérable qui n ont rien à envier aux compositions cafardeuses de certains calendriers, jeux de patience ou peintures médaillées que tout le monde connaît. Dans David Golder, ces vues ne font pas à nos yeux trop de tort au reste car elles siéent à ravir au caractère de « jeune diablesse capricieuse et mutine » absolument détestable qu'a animé Mlle Jackie Monnier. Cette actrice, qui s'est toujours montrée parfaitement insupportable, a cette fois réussi à faire du meilleur personnage du roman un être révoltant de sot cabotinage, de coquetterie énervée, de cynisme exaspérant et truqué. On pourrait peut-être croire alors que ces arbres noirs silhouettés sur gris, ce ruisseau sous-bois auprès duquel Joyce Golder et son amoureux reposent tête-bêche, ces faucheurs conscients de la noblesse de leur geste ont été ajoutés pour former un ensemble avec l'odieuse fille. Mais il y a longtemps que nous savons nous méfier des métaphores de Julien Duvivier et de son idéal pictural. Il est dommage qu'on ne lui ait pas appris ou que lui-même n ait pas appris à s en méfier aussi, car il montre plus que jamais, avec David Golder, quel savant metteur en scène il est. Le sujet féroce (féroce donc puissant?) de ce film ne me 63