La Revue du Cinema (1931)

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désespérées d'un amour malheureux contre les embûches sournoises de la morale sociale, lamentable histo.re de deux êtres qui gâchent leurs possibilités d espoir et de bonheur, parce que l'un d'eux a fait tel geste et non pas tel autre. Nous ne nous doutons pas qu il en est généralement ainsi de nous-mêmes, à moins qu un hasard par trop étonnant nous force soudain à réfléchir sur ce « hasard » et sur notre ligne de cœur ou de vie. L amour s échappe ici de 1 écran. Il rayonne jusqu'à la catastrophe finale, seule issue, seule terminaison possible d une histoire destinée au malheur. Par trois fois l'aventure pourrait se terminer heureusement, mais toutes les possibilités de bonheur sont fermées dans Intrigues, jusqu à rendre la mort de 1 un ou de 1 autre nécessaire, inéluctable. Mais ce cadavre dans les débris d'une automobile, gardant dans sa main crispée le fatal As de Pique, est-ce la mort de 1 Amour? Aucune honte à parler ici du désespoir qu'a laissé longtemps en moi la mort de la femme qui vers nous s'était tendue, étirée, ployée sur des divans, avait ouvert vers nous sa bouche et que déjà nous aimions comme les femmes dont on fait connaissance en rêve. L'amour d'une jeune fille sans parents (morts fous probablement) audacieuse et libre et d un jeune homme poussé par une famille tyrannique à une vie honorable et régulière. Malgré des promenades la nuit et des baisers sous l'arbre où pour la première fois ils s embrassèrent quand ils avaient neuf et dix ans, le jeune homme, trop pauvre pour elle, part pour les colonies. Il reviendra et trouvera Greta mariée à un homme qu elle n'aime pas et qui sur le point d être arrêté pour vol se suicide. La rumeur publique accuse Greta qui se tait d avoir poussé son mari au suicide. John Gilbert s éloigne de Greta qui pour loublier court les aventures à Deauville, Pans, Venise, St-Moritz. Et John se fiance avec Dorothy Sébastian pour oublier. Mais ni 1 un ni 1 autre n oublie. Et Greta devient la maîtresse de John le soir même du dîner de fiançailles après une scène magnifique. Encore persuadé de la responsabilité de Greta dans le suicide de son mari (crime en Angleterre) il n en épouse pas moins sa petite fiancée. Appelé au chevet de Greta, gravement malade d une fausse couche, il se laisse une nouvelle fois emporter par 1 amour. Enfin il apprend la vérité et les deux amants décident de partir, n importe où. Mais tout se révèle une nouvelle fois hostile à l'Amour. Dorothy est enceinte et Greta qui par contenance tripote un jeu de cartes retourne 1 As de Pique. Dès lors, elle n insiste pas et part. Il est déjà trop tard quand John court derrière elle. Elle a sauté dans sa voiture et en pleine vitesse va se fracasser contre le vieil arbre où pour la première fois ils s étaient embrassés avec ce tranquille naturel qu ils avaient perdu par la suite. De la main raidie de Greta on retire un As de Pique. Et Dorothy comprend que jamais plus John ne sera heureux, qu'en mourant Greta lui a pris son mari et que 1 enfant qu elle attend sera impuissant à les rapprocher. Greta Garbo s est surpassée dans cette amoureuse victime de la malchance et de la mesquinerie sordide de la vie et des hommes. L amour se cache dans ses yeux, dans le frémissement de ses lèvres, dans 1 agitation de tout son corps ou dans son surprenant calme d'attente anxieuse, dans la précipitation ardente de son souffle. Quant à John Gilbert, il ne joue jamais mieux qu'en présence de Greta Garbo. Sa vraie passion éclate dans un chavirement, un égarement momentané où il s affranchit un instant du respect des usages, de la morale, de la crainte du scandale, de la représentation de ce qu'on appelle * honneur rt dans ses manifestations les plus rigides et les plus artificielles. Plusieurs personnages épisodiques : Dorothy Sébastian la gentille femme légitime. Amoureuse, jolie, mais si insignifiante, si peu aimée, si faible pour lutter contre 1 amour. 67