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LES DÉBUTS
DE CHARLIE CHAPLIN
Par ERICH BURGER
Lorsqu'il arriva dans sa nouvelle patrie, Charlie était à peine âgé de vingt ans. Ses années de jeunesse lui avaient fait connaître tous les aspects de l'existence, et l'avenir, quelque épreuve qu'il réservât au jeune homme, ne pouvait faire pis que le passé.
Les deux premières années d'Amérique, Charlie les vécut en voyageant. La troupe « Carno » jouait sa pièce « Une nuit dans un musichall londonien » dans les villes les plus diverses, un jour à San-Francisco ou Saint-Louis, le lendemain à Los Angeles. Et c'est à LosAngeles même, où s'élèvent aujourd'hui le studio, les bureaux et le home de l'artiste, qu'un homme très influent dans le monde du cinéma, Mack Sennett, flaira alors, à travers les pitreries qu'exécutait sur l'estrade d'un petit théâtre un nommé Chaplin, un talent très utilisable à l'écran. Mais la carrière de Charlie qui trouva là son premier contact avec le cinéma, ne progressa pas à grandes enjambées. Tant s'en faut. Il fallut des semaines, des mois pour décider Mack Sennett et ses bailleurs de fonds à offrir à Chaplin un contrat. L'expérience met en garde contre l'emploi des forces qui n'ont pas fait leurs preuves, et le fait que leur emploi est toujours une affaire risquée avait été élevé à la valeur d un principe dans le jeune milieu du cinéma. Mack Sennett, lui-même comique de l'écran, s'y entendait d'ailleurs mieux que tout autre.
A la vérité, il parut tout d'abord très dangereux d'essayer de faire tourner Charlie Chaplin, et tout semblait montrer qu'il n'en résulterait qu'un important déficit. La première comédie dans laquelle il joua apparut tellement faible, que Mack Sennett, tout démonté, s'opposa à sa représentation publique. Un deuxième essai n'eut pas plus de succès. Charlie Chaplin devait répéter lui-même plus tard que ce film aussi n avait été que « bêtise et manque d'humour ».
D'autre part, les gens de finance, qui se voyaient menacés de nouveaux frais inutiles, montraient peu d'enthousiasme à user de la pellicule sans la moindre perspective d'une affaire. Au fur et à mesure que se manifestait cette impatience, grandissait chez Chaplin l'horreur des appareils de prise de vue, dont les moindres bruits 1 énervaient et lui enlevaient ses moyens. Mais le contrat fut maintenu, et ceux qui l'avaient signé restèrent réunis.
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