La Revue du Cinema (1931)

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de loup et nous étions obligés de marcher dans les décombres pour ne pas être gelés. De temps à autre nous regardions à travers nos persiennes le mouvement du quai d en face, car il s'y trouvait justement la gendarmerie; mauvais pour nous. A midi grand défilé de gendarmes, gardes mobiles et Sénégalais qui allaient escorter le convoi de la citadelle aux transbordeurs. L'instant critique arrivait, il faisait par un rare bonheur, nous dit-on après, un soleil éclatant et, qui mieux était, orienté de la façon la plus favorable pour la prise de vues. Devant notre maison trois gardes de faction surveillaient les abords; c'était d eux qu allait dépendre le succès ou la ruine de notre aventure. Nous les regardions avec beaucoup d intérêt quand enfin à 1 h. 45, oubliant la faim qui commençait à se faire sentir sérieusement, j'aperçus la tète du convoi qui arrivait au quai d embarquement ; ce défilé avait quelque chose d impressionnant et de tragique, déjà des voix de femmes poussant des appels, jetant des noms se mêlaient aux bruits des sabots des forçats et il nous fallut nous ressaisir pour nous rappeler que 1 instant était arrivé de travailler. Tout doucement je retirais ma lamelle et je commençais à tourner. Au début le garde qui se trouvait en face de nous se tournait et il fallait replacer précipitamment notre planchette, puis je me rendis compte qu à son tour il était tellement absorbé par ce spectacle que je pus travailler sinon à 1 aise, au moins rassuré.