La Revue du Cinema (1931)

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fausse route car le public français craint la brutalité, et même la vivacité, oserai-je dire la jeunesse? et il n'acceptera l'imprévu, le mouvement, la folie, la forte plaisanterie que plaqués sur un fond de vieilles histoires et situations, qui ne le surprennent pas trop, et en se référant à la vieille tradition du vaudeville. Je me refuse à voir une nouvelle fois certains de ces films français qui, tout prêts de finir, vers le 2.000 e"" (l) mètre, semble n'avoir pas encore commencé. Et d'autre part, j'apprécie beaucoup que la plupart des films américains (même ceux si nombreux qui tournent mal aux deux tiers) vous attrapent dès le dixième mètre pour vous jeter dans le vif d'une action qui tout de suite court, vit, existe : un homme et une femme assez élégants regardent arriver un train dans une de ces petites gares américaines en plein vent; le train arrive bruyamment, stoppe, un homme en descend auquel le porteur nègre tend une grosse valise; il a aperçu, du marchepied, le couple qui l'attend et il leur a fait signe de la main en leur disant : « Hello ! »; ensuite ayant pris la valise, il se retourne vers eux et s'apprête à faire les dix pas qui le séparent de l'endroit où se tiennent ses amis. Dès le deuxième pas, le sourire qui éclaire sa face s'estompe. Plan rapproché de l'homme qui attendait, l'index devant la bouche, puis avec un regard en coulisse vers sa droite, indiquant cette direction avec le même doigt. Repris du plan du voyageur dont les pieds bafouillent un peu; une fugitive expression de surprise un petit peu hébétée fait rapidement place sur son visage à une calme indifférence. Il oblique vivement vers la droite et sort de la gare sans reconnaître les gens qui doivent être ses complices et rentrent tranquillement dans le bâtiment de la station. Ici plan d'une belle voiture découverte qui vient s arrêter devant la gare, un jeune homme en saute juste à temps pour accueillir le voyageur qui, apparemment surpris mais sans doute au courant en gros ds la situation lui dit : « Par Jupiter, je ne m'attendais pas à vous trouver déjà ici, Albert ! » Et l'autre de répondre : « ... J'ai bien cru que je n arriverais pour l'heure du train... » Les deux hommes se serrent vigoureusement la main, éclatent de rire et montent dans le roadster. Au moment de démarrer celui qui conduit déclare : « Naturellement vous descendez chez nous, Wally, Edna sera ravie de vous voir arriver... » Rapide coup d'œil étonné de l'autre et nous voyons l'auto filer dans un nuage de poussière. Une autre image nous montre l'homme et la femme déjà vus, sortant de la gare par la porte vitrée derrière laquelle ils ont dû observer la scène, etc.. Trente à cinquante secondes se sont écoulées, et vous savez déjà à quels genres de gens vous avez affaire et quelle va être à peu près la situation : Edna est sûrement la sœur d Albert, 1 homme et le femme du début interviendront comme complices de Wally qui d'ailleurs a dû être convoqué par eux. Albert a sans doute fait ses études avec Wally dans le temps. Et si vous voulez mon opinion, après avoir préparé le malheur de la famille d'Albert, réellement trop amoureux d Edna, à la 6e bobine Wally voudra fausser compagnie à ses complices; ceux-ci alors le feront chanter et il n'arrivera sûrement pas à mériter l'amour d'Edna (a), à reconquérir 1 amitié d Albert (b) et à punir — espérons-le : sans le secours de la police — ses anciens complices ( c) sans avoir du sang sur la figure et les vêtements en lambeaux. Ça lui arrivera au cours du sensationnel climax (2) qui a été préparé pour éclater au début de la 7e bobine. S'il avait éclaté plus tôt, il aurait fallu ajouter un MALENTENDU entre lui et Edna, elle aurait par exemple mal interprété une phrase équivoque se rapportant à un détail quelconque où elle 1 aurait surpris avec une femme évanouie par hasard en sa présence, et leur réconciliation (1) On vient encore d'avoir un exemple de ce genre de production avec Deux Fois Vingl Ans. (2) Gradation, augmentation de l'intensité dramatique. 44