La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

cinématographique. Ainsi la formule cabalistique le presbytère n'a rien perdu de son charme et le jardin de son éclat \ aurait paru autre chose qu un simple passepartout. Nous aurions entendu la phrase sinistre 1 et maintenant il va falloir manger du saignant I accompagnée de son effet de tonnerre. Nous aurions vu la mère Agenoux, ermite féminin et * la bête à bon Dieu *> son chat aux dimensions préhistoriques, qui devient dans notre film un simple matou noir, présage de malheur. Rouletabille aurait < dessiné un cercle entre les deux bosses de son front • J attends l'assassin ce soir ". Nous en serions sorti avec 1 le bon bout de la raison ■>. Il y manque en un mot les éléments de !a grandeur descriptive. Rouletabille représente la seule création heureuse de ce film, car il faut avouer qu il ne correspondait à personne d autre qu à Roland Toutain. Pourquoi ne fait-il pas davantage d acrobaties, puisque cela lui plaisait davantage? Voilà le genre de déformation sympathique qu on peut imposer à un type littéraire. Huguette ex-Duflos est parfaite dans le genre bas-bleu, si c est le ton qu'on a voulu lui donner. Quant au reste, 1 interprétation est ahurissante, semble démontrer que les acteurs français du répertoire sont inimitables dans le rôle des gâteux, car il y a au moins quatre figures de premier plan qui réussissent cette imitation à la perfection. Louis Chavance. Duke Ellington et son orchestre Cotton Club dans BLACK AND TAN Scénario et mise en scène de Dl'DLEY MuRPHV (Radio Pictures. — Artistes Associés)' I Duke Ellington, dont la C e Française du Gramophone, concessionnaire des disques Victor, a peur d éditer ne serait-ce même qu'un dixième de la production, est à ma connaissance le conducteur de jazz nègre-américain le plus fort du moment. Si je 1 ai longtemps moins aimé que Louis Armstrong, c est que je n'avais pu me procurer qu une part fort modeste de ses enregistrements. La furie excitante d'Armstrong vous fouette peut-être plus à coup sûr, et la sentimentalité rude, sauvage et charnelle qu'il insinue avec ruse puis crie avec force a sans doute plus de chance de vous baigner tout de suite dans cette si bienfaisante sensation mélangée d appétit et de lassitude. Le charme d Ellington est plus déroutant. Plus raffiné, plus habile, plus savant qu Armstrong, il a souvent 1 air de chercher à faire la conquête de votre oreille ou de vos pieds sans vouloir essayer de parler à votre cœur. Les premières fois qu'on 1 entend, on peut être émerveillé par son imagination, sa virtuosité, et demeurer froid, appréciateur. Inventeur de presque tous les airs qu il joue, il laisse même parfois à d autres le soin de nous les faire aimer. Ainsi 1 admirable Blach and Tan Fantasie qu il composa avec Bub^er Mil ev nous a été révélée par un disque d Armstrong particulièrement émouvant, auprès duquel celui d Ellington n a 1 air que d'une exécution de bon élève consciencieux. Il a fallu le film de Dudley Murphy pour nous faire comprendre que la Black and Tan Fantasie d Armstrong nous donne malgré tout seulement une faible impression du désespoir acharné qu Ellington a voulu y mettre. Un maniaque de la classification a dû sûrement écrire quelque part que si Armstrong se ressemble presque toujours, Ellington, lui, a quatre ou cinq manières. Ce serait trop facile... il y a un TON Ellington que l'on parvient à identifier au moins pendant deux secondes de n importe quel air, et I on a aussi dans 1 oreille et sur les nerfs le son et le rythme qu il aime à obtenir de ses merveilleux instrumentistes; mais je crois que s il a 66