La Revue du Cinema (1931)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

beaucoup sur l'asservissement de 1 imagination à des personnages de chair et d'os ou à un réel appareil de prise de vue, car il faudrait presque croire que c'est la liberté trop grande du dessin qui nous a valu les métamorphoses d'animaux et les fantômes rigolos, la fantaisie douceâtre où aboutissent les talkartoons. Black ond Tan pourrait introduire à la fantaisie dramatique. On y voit une actrice nègre qui s'évanouit sur la scène. Mais n'interrompez pas la représentation. On enchaîne avec un autre numéro. Enfin l'orchestre qui soutient la revue va porter à l'agonisante la consolation musicale qui convient à la mort. Tous ceux qui connaissent Duke Ellington devinent ce qu'il a pu faire avec les différents thèmes funèbres classiques. Les déchirements de la gorge, la volupté des clameurs, le frissonnement des tambours s'y mêlent. Il n'est pas jusqu'à la dernière image où l'on voit Duke Ellington pleurant à chaudes larmes qui ne soit extraordinaire. Louis Chavance. JEAN DE LA LUNE, par Jean Choux. (D'après la pièce de Marcel Achard) (Georges Marret). Puisqu on avait découvert le film parlant, il ne s'agissait plus en somme que de le faire parler. Sinon ce n'aurait vraiment pas été la peine. Mais comment le faire parler? Il fallait s adresser aux brillants et spirituels auteurs de théâtre, seuls capables de nous donner ce dialogue fin, brillant, étincelant de gaîté et de fantaisie française. C'est ainsi que M. Georges Marret résolut de faire cinématographier, par Jean Choux qui n en pouvait mais, Jean de la Lune, pièce en trois actes de Marcel Achard. L'histoire d une jeune femme qui bénéficie d un mari amoureux et aveugle (non de guerre, mais d'amour) et en profite pour le tromper éperdûment, avec 1 aide de son frère qui sert d agent de liaisons, jusqu au jour où elle s'aperçoit que son mari est plus fort que les autres et que c est lui qu'elle aime. Il semblait difficile de rendre cinématographiquement cette subtile étude de psychologie féminine ( !). Le réalisateur ne 1 a pas tenté, laissant au dialogue le soin de débrouiller toute la chose aux yeux du spectateur. On trouve un seul essai malheureux et puéril d'explication cinématographique : dans le train qui l'emporte pour toujours loin de son mari (Jean de la Lune) la jeune femme entend, synchronisé avec le bruit du train : « Jean-de-la-Lune-Jean-de-la-Lune... » C'est là une trouvaille sensiblement de la force des surimpressions de scies ou de cloches sur le crâne des hommes profondément désespérés dans les films d'il y a six ans... Que dire d'autre de ce film que c'est du bon théâtre et du très mauvais cinéma. Tout ce qui est théâtre (c'est-à-dire la presque totalité) est très bien joué et, somme toute, pas désagréable à voir et à entendre, mais tout ce qui est cinéma est nettement mauvais. Pour sauver son film et éviter d'en faire une pièce cinématographiée. Jean Choux avait essayé d'y incorporer quelques scènes cinématographiques. C'est ainsi qu'il nous inflige le French Cancan de Tabann qui est en lui-même une très belle chose dont je ne me lasse jamais, mais qui est ici fort mal amené et n'a rien à faire avec l'histoire, et qui surtout (c est beaucoup plus grave) est très mal pris et très mal photographié. D autres passages de gares et de trains sont sans grand intérêt et le dialogue y devient nettement faible. A signaler un manque de technique évident dans les scènes au téléphone. Je crois utile de protester au nom du Cinéma Parlant (1) contre cette conception dominante en France du Théâtre-photographié. Il est certain que les Français (I) On peu pompeux, mais sincère. 68