La Revue du Cinema (1931)

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essayer d'arrêter à sa guise pour la faire reprendre cette hystérie grandissante. Sachant quelles étaient les scènes et les plans dont il avait besoin, M. King Vidor délimita les angles des différentes caméras de façon à pouvoir enregistrer la foule déchaînée sans perdre de temps et avec les meilleures chances de succès. Mais M. Vidor et ses opérateurs durent s'apercevoir par la suite que placer les caméras était une chose et que tourner correctement dans une telle frénésie en était une autre... Les caméras en position, le son prêt, quelques passages réservés aux « chariots », et la grande folie commença. En moins de trois minutes hommes et femmes en pleine frénésie se roulaient sur le sol, hurlant, chantant, pleurant, tandis que d'autres agitaient leurs longues jambes raidies, les muscles convulsées dans une danse effrénée, réminiscence de la lointaine jungle africaine. Se laissant aller au libre et divin pouvoir de leur nature, ils s'abandonnaient à eux-mêmes, inconscients, se moquant pas mal des caméras, du metteur en scène, du studio et du film. Un régiment d'infirmières dirigé par l'état major médical du studio au grand complet fut réquisitionné pour soigner et transporter tous ceux des acteurs qui réduits à de simples esprits possédés venaient de dépenser leurs forces entières de vitalité et d'énergie sur un simple plateau de studio. Opposées à cette frénésie se développait parallèlement la frénésie des opérateurs, augmentée de celle du metteur en scène et encore accrue par celle des Officiels du studio, la fièvre des machinistes et des électriciens qui devaient déplacer de leur mieux les microphones, les lourdes caméras, les câbles et les sunlights. Mais jamais ils n'arrivèrent au degré magnifique de cette foule noire en délire et comme possédée des mille démons mystérieux qu'abritent encore auprès de leurs feux magiques les vieux sorciers Africains. Et vous connaissez le résultat de ces scènes extraordinaires : l'intérieur de l'église, la prédication, le baptême, le train d'Ezechiel etc.. C'est en parlant de ces scènes qu'on a pu dire d' Hallelujah que ce n'était pas un film au sens où l'on a coutume de l'entendre habituellement, mais quelques « réels moments de cette vie nègre telle que l'a connue M. King Vidor dans son enfance dans les plantations du Sud. Ce cas très particulier de difficultés rencontrées au cours d'une réalisation est je dois le dire exceptionnel. Mais Hallelujah est une oeuvre trop forte, et nous autres qui avons travaillé du meilleur de nous-mêmes au succès de ce film avons été trop frappés et trop bouleversés par les conditions extraordinaires de notre travail pour laisser sous silence les difficultés d'une réussite si complète et si belle. Mais, après ce rappel irrésistible d'un passé encore récent revenons, s'il vous plaît, au travail « classique » de l'opérateur. Nous avons vu ses diverses fonctions et comment il collabore très activement maintenant et très efficacement à la mise sur pied du film. Chaque jour, quand les prises de vues sont terminées, le metteur en scène, l'opérateur, l'ingénieur du son et l'éditeur du film assistent à la projection des « bouts " du jour précédent dans une des salles de projection sonores. On y discute des erreurs, des moyens divers d'améliorer la bande. Chacun fait ses suggestions et donne son avis et l'on y discute et prépare souvent le travail des jours qui suivront. Il apparaît donc très nettement du court exposé précédent que l'opérateur est dans la réalisation d'un film un important facteur de succès. Il est un fait que la qualité de la production d'un studio peut être appréciée par la qualité constante de la technique de ses films, et notamment par la qualité de ses images. A cet égard, la Métro-Goldwyn-Mayer est une des premières sociétés disposant d'un personnel d'opérateurs renommés parmi lesquels : Oliver Marah, Wm. Daniels, Henri Sharp, Percy Hilburn, Léonard Smith, Hal Rosson, and Charles Roscher (1). Gordon Avil. Opérateur de King Vidor Traduit de l'Américain, par Jean-Paul Dreyfus. (1) Sans oublier l'auteur de l'article qui modestement fait abstraction de lui même ! (N. I). T.). 72