La Revue du Cinema (1931)

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ments, tout est d une netteté presque insupportable, une voix tranchante comme les couteaux que des mains gantées de caoutchouc manient, donne des ordres brefs : « Oxygène... pas de respiration... pas de pouls... » coupée par une musique dont la nervosité va crescendo pour se résoudre en cri du nouveau-né... l'homme est né... la musique devient vive et joyeuse. La jeune mère berce son enfant, elle lui chante la chanson de l'enfance... voilà maman éléphant qui baigne son petit, l aigle enseigne le vol à l'aiglon... Dors, bébé, dors. Le petit bateau à voile devient un vrai voilier. Une autre chanson... la chanson de la vie... : « Tu auras quinze ans, tu partiras en mer pour la première fois... trente ans, pleine maturité, quarante le déclin, soixante la vieillesse, mais pour ta maman tu seras toujours son bébé. » Le tout finit par un parfait accord en majeure. Ici finit ce que j ai vu du superbe film de Granovsky. Aucune arrière-pensée commerciale n a collaboré à 1 élaboration de cette bande, Granovsky m a dit : Si je réussis je serai compris ! Tout avant-garde qu'il est, ce film est loin de toute recherche, de tout snobisme. La parole ainsi que la musique ne fait qu accompagner 1 image que la colorier. Aucun film ne porte avec autant de droit le titre de « Chanson », j'aurais même préféré le nommer « Hymne à la vie ». La joie de vivre déborde, c'est l'approbation de la vie, malgré la laideur hostile de la vieillesse. La photo est extraordinaire. Tout le rêve de la jeune femme est comme un reflet sur une surface d'eau, tantôt effacé par son mouvement, tantôt troublé par les respirations de l'air. Ces clichés cinés, si j'ose m'exprimer ainsi, où la grisaille prédomine, donnent place aux clichés traits pendant les scènes de 1 opération ; plus que du noir et blanc — du blanc éblouissant qui fait mal aux yeux. Il m'est difficile de parler du rythme de cette œuvre qui en est un des éléments essentiels car il ne m a été donné de voir que des morceaux et ce n est qu après le montage définitif qu'on pourra en juger. Je suis ennuyée de ne pouvoir donner les noms des collaborateurs de Granovsky, surtout celui du « cutter » dont les explications intéressantes ont comb'é les lacunes de la projection. Le film n'occupe aucun artiste de profession, mais on peut avec certitude prédire une brillante carrière à la très jeune protagoniste du rôle féminin. Verra-t-on ce film en France? Il faut le souhaiter, car, même si le côté philosophique de 1 œuvre pouvait partiellement échapper au spectateur français, le côté spectaculaire est unique et la musique si pleine de joie délirante et contagieuse qu'on en sort la poitrine gonflée. N. Dan i lof. 80 Paris. — lmp. PAUL DUPONT (G£). — L3.3.31» I.e Gérant Robert Caby